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Французский театр (стр. 2 из 3)

Fort de la faveur de Louis XVI, Moliиre osa Le Tartuffe (1664), Dom Juan ou le Festin de pierre(1665) et Le Misanthrope(1666).

Moliиre s’йtait rabattu sur une farce, Le Mйdecin malgrй lui (1666), puis sur une comйdie, Amphitryon (janvier 1668), qui obtint un vif succйs; George Dandin (juillet 1668) eut moins la faveur du public, et L’Avare (septembre 1668) fut un йchec. Pour les fкtes de la Cour, il йcrivit alors trois comйdies-ballets, Monsieur de Pourceaugnac (1669), Les Amants magnifiques (1670) et Le Bourgois gentilhomme(1670). La peinture des travers ridicules prenait les pas sur la satire.

La plus grande apporte de Moliиre au mйtier thйвtral lui-meme fut d’avoire su transcender la comйdie et la pastorale pour aboutir au spectacle complet de la comйdie-ballet, ce qui, plus tard, allait favoriser l’йclosion de nouvelles formes de spectacle. Mais l’histoire du thйвtre retient йvidement surtout ses grandes comйdies, celles de la description des comportements sociaux. Et mкme si, comme dans Dom Juan, le sujer n’est pas toujours de lui, son apport est tel qu’il semble toujours le faire renaоtre.

Racine

Lorsque parut Jean Racine (1639-1699), toute la vie de cour s’йtait centralisйe autour de Louis XIV, et le jeune poиte ,’aura de cesse que d’assurer sa rйuissite auprиs du Roi-Soleil. Son thйвtre s’enferma dans un univers essentiellement aristocratique, mais il n’endemeure pas moins la forme la plus accomplie de toute l’expression classique.

Fils d’un contrфleur de grenier а sel, Racine fut pris en charge par sa grand-mиre, qui le fit йlever dans l’ambiance trиs particuliиre de Port-Royal, et dans des collиges йgalement tenus par des Jansйnistes. Il recherchait la protection des grands, et tenta d’attirer l’attention du Roi par des poиmes а sa plus grande gloire. En 1664, il fit reprйsenter La Thйbaide par la troupe de Moliиre au Palais-Royal, puis Alexandre en 1665. Il se brouilla cette annйe-lа avec Moliиre, passa а l’hфtel de Bourgogne oщ sa maоtresse Thйrиse Du Parc, comйdienne chez Moliиre, le rejoignit pour crйer Andromaque en 1667. Suivirent trois autres chefs-d’oevres dramatique, Britannicus (1669), Bйrйnice (1670), Phиdre (1677), et son unique comйdie, Les Plaideurs (1668).

En 1667, Louis XIV le nomma «historiographe du Roi». Il fit un mariage convenable, devint directeur de l’Acadйmie franзaise.

C’est а ce souce d’exactitude que le thйвtre de Racine doit son accent de vйritй dans l’analyse des personnages, qui est le reflet d’une interrogation plus profonde sur la condition humaine. Et, derriиre la masque du cynique arrivist, se rйvиle le visage plus douloureux d’un vйritable grand dramaturgue.

Le XVIIIe siиcle

Le thйвtre des lumiиres

L’homme qui ouvrit de nouveaux horizons au thйвtre franзais ne fut pas un trиs bon dramaturge; mais il sur rиflйchir sur le thйвtre comme personne ne l’avait fair jusque-lа, et poser les bases dramaturgie.

Examinant les diffйrents types de thйвtre Diderot fit la diffйrence entre le burlesque, le genre comique, le genre sйrieux, le genre tragique, et le merveilleux. En anoblissant des sujets bourgeois, en proposant d’orienter le thйвtre vers des portraits de sociйtй, il dйgageait clairement une tendance qui s’йtait amorcйe avec la comйdie italienne de Machiavel et L’Arйtin, qui avait touchй Lope de Vega dans ses drames sociaux, Moliиre sans des piиces comme George Dandin.

Le thйвtre de Diderot, Le Fils naturel (1757), Le Pиre de famille (1758), Est-il bon?(1771) fut trop dйmonstratif pour кtre vйritablement intйressant, mais sa rйflexion entraina une prise de conscience dans les milieux du thйвtre.

Beaumarchais

Enfin, arriva celui qui allait porter l’art de la comйdie au niveau d’un vйritable pamphlet,et qui, tйmoignant des idйes sйditieuses de son temps, annonзa la proche Rйvolution franзaise.

Pierre-Aguctin Caron (1732-1799), aui prit par la suite (par sa femme) le nom de Beaumarchais, йtait avant tout un homme actif. Il fut l’inventeur avant vingt ans de l’йchappement d’horlogerie, devit agent secret, fit un nйgoce d’armes avec les insurgйs amйricain. Dйbordant de vie et d’йnergie, il entama de surcroоt une carriиre littйraire avec des comйdies sйrieuses, avant d’oser en 1774 Le Barbier de Sйville ou La Prйcaution inutile, interdit par la censure, et que Louis XVI n’autorisa l’annйe suivanre que dans une version remaniйe.

En 1781, Beaumarchais avait terminй la suite du Barbier, qu’il avait ontitulй Le Mariage de Figaro ou La Folle Journйe. La premiиre reprйsentation publique, le 27 avril 1784, fut l’une des plus mйmorables soirйes de l’histoire du thйвtre en France.

En 1789, Beaumarchais fut nйanmoins considйrй comme un aventurier servile et un arriviste corrompu. Il йchappa de peu а la mort, s’installa а l’йtranger, ne revint en France qu’en 1796, proposa au gouvernement de percer l’isthme de Panama, avant de mourir en 1799.

Le Mariage de Figaro fut la derniиre grande piиce de l’Ancien Rйgime, et la premiиre de tout le thйвtre moderne.

Le thйвtre de la Rйvolution

La Renolution franзaise entraоna la multiplication des salles de spectacle et l’йcriture de centaines de piиces de toutes sortes. Un dйcret de 1791 donna а toute personne le sroit d’ouvrir un thйвtre et de faire reprйsenter les peиces de son choix. Libйrйs de la censure, le rйpertoire des thйвtres s’engagea jusqu’au vertige dans tous les genres. Quand aux rйvolutionnaires, ils envisageaient avec enthousiaime les possibilitйs didactiques du spectacle.

Le public commenзa par se ruer pour voir les piиces jusque-lа interdites, commme le Charles IX ou la Saint-Barthйlemy de Marie-joseph Chйnier, les piиces qui dйnonзaient les scandaleux internements dans les couvents.

En 1793, le Comitй de Salut Public resserra considйrablement les libertйs du thйвtre. Ne subsistaient que les spectacles autoricйs, et des reprйsentations gratuites hebdomadaires des: «tragйdies de Britus, Guillaume Tell, Caius Graccus et autres piиces dramatiques qui retracent les glorieux йvйnements de la Rйvolution et les vertus des dйfenseurs de la Liibertй».

La Rйvolution franзaise ne trouva pas son dramaturge. Pendent dix ans, les Franзais avaient йtй les propres acteurs d’un drame national. Et c’est а l’йtranger qu’йtaient apparues, pendant ce temps-lа, de nouvelles formes d’йcriture dramatique.

Le Romantisme

Le Romantisme se targua de trop nombreuses paternitйs, se diversifia de telle faзon et eut une descendance suffisamment embrouillйe pour qu’il ne soit pas lйgitime de se demander ce qu’il avait vraiment, a l’origine, cherchй а reprйsenter.

Le Romantisme, en fait, naissait de la confrotation entre Shakespeare et Corneille. On admirait chez le premier son audace, son lyrisme, ses puissants portraits de personnages, sa libertй de compositoin, son mйlange de genres. Mais l’on souhaitait conserver du second une certaine forme esthйtique, une thйвtralitй somme toute assez formelle, un sens de l’йpopйe et une grandeur sublime des personnages. S’y ajoutaient а l’йpoque un sentimentalisme assez exacerbй, un goыt prononcй de l’extravagance des situations, et une petite pointe de rejet pour le genre sйrieux. Dans ce dessein vague d’une nouvelle thйвtralitй, qui n’йtait pas non plus sans apparaоtre comme une forme noble des mйlodrames populaires, de jeunes auteurs allaient jeter tout leur talent et toute leur fougue de modernes, contre les anciens, gardiens du temple du Classicisme.

V. Le Romantisme au XIXe siиcle

Napolйon et le thйвtre

Napolйon amait le thйвtre, et il aurait bien voulu lui donner une importance digne de son rиgne. A sa maniиre, il lui accorda une attention toute particuliиre. Il commenзa en 1806 par rйduire а huit le nombre des thйвtres de Paris, et а en contrфler sйvиrement le rйpertoire. Il avait ses prйfйrences, mais aussi ses haines tenaces, et ses goыts allaient dans l’ensemble vers le thйвtre de Corneille, chez qui «les Grands Hommes sont plus vrais que dans l’histoire». Il aimait assez bien l’opйra, n’apprйciaitpas la comйdie,et trouvait que les drames йtaient «des tragйdies pour femmes de chambre».

Il aurait aimй que son rиgne fut marquй par un grand dramaturge, s’intйressa un temps а Lemercier, puis а Franзois Raynouard (1761-1836), qui avait attirй les foules en 1805 avec une plate tragйdie, Les Templiers. Alas, ses efforts ne furent pas couronnйs de succиs.

Victor Hugo

Victor-Marie Hugo (1802-1885) йtait le fils d’un gйnйral de Napolйon. Ses plus grandes oeuvres йtaient dйja en gestation, mais c’est vers le thйвtre qu’il se tourna en 1827 avec Cromwell. La piиce йtait injouable, mais la prйface fit l’effet d’une bombe; Hugo y affirmait un renouvellement nйcessaire de l’art, l’introduction du «grotesque» et du «caractйristique», la libйration de toutes les rиgles sinon celles de la nature, en bref, l’exigence d’un nouveau genre mariant le sublime, le comique, le lyrique, l’йpique, le moral et l’historique, tout en respectant la forme de l’alexandrin. «La poиsie complиte, affirmait-il, est dans l’harmonie des contraires.»

La premiиre d’ Hernani, le 25 fйvrier а la Comйdie-Franзaise, provoqua la cйlиbre bataille entre les bourgeois et les jeunes Romantiques.

Il est pourtant le grand mйritede faire triompher un renouveau du thйвtre dans lequel les uns et les autres allaient puiser leur libйrtй.

Dumas, Mйrimйe

Un an avant Hernani, Alexandre Dumsas (1802-1870) avait dйja donnй а la Comйdie-Franзaise Henri III et sa cour (1829) qui, sans faire de scandale, avait plu par son mouvement. Dans les manifestes romantiques, Dumas avait surtout piusй le principe d’un thйвtre historique, servant de toile de fond а des avenrures politiques et amoureuses.

Il enchaina avec Anthony (1831) et La Tour de Nesle (1832), incontestables rйussites du genre, mкme si la vйritй historique s’y trouvait quelque peu bousculйe.

Dumas pat la suite se consacra essentiellement а ses grands romans-feuilletons, que des miliers de lecteurs suivaient avec passion dans les journaux en ne se souciant pas plus que l’auteur de l’exactitude historique: «Qu’est-ce que l’histoire, demandait-il. Un clou auquel j’accroche mes romans.»

Et rappelons la curieuse tentative de Prosper Mйrimйe (1803-1870) qui prйtendra un temps n’кtre que le traducteur des oeuvres d’une certaine Clara Gazul. Sous la forme d’un «thйвtre littйraire», publiй entre 1825 et 1842, Mйrimйe s’adonna а un romantisme plus souriant que dramatique, avec des thиmes pleins de fraоcheur et d’originalitй. S’en dйtachent L’Occasoin, tendre drame juvйnile, et le brillantissime Carosse du Saint-Sacrement, objet de convoitise de la courtisane Calila Pйrchole dans un Pйrou d’opйrette.

Musset

Alors qu’Hernani, Antony ou Chatterion triomphaient sur scиne, un jeune dandy au talent prometteur vouyait l’une de ses premiиres piиces sifflйe а l’Odйon.

Alfred de Musset (1810-1857) fit pendant un certain temps partie de la jeunesse romantique,dont il incarna les outrances avec йlйgance et dйtachement.

De toute la dramatique franзaise, Musset est en effet le seul que l’on ait pu comparer au poиte anglais, mais son esprit de fantasie et son badinage en font aussi le premier grand hйritier de Marivaux. Il projeta son вme inquiиte et sensible dans ses personnages.

Musset projeta dans ses personnages ses ambiguitйs et ses interrogations qui йtaient, avant l’heure, proprement existentielles. Avec une йlйgance un peu blessйe, et sacs aucune artificialitй, il fit de son thйвtre la plus pure йmanation de l’esprit du Romantisme.

VI. Le Boulevard du Crime

Au Boulevard du Temple, la Rйvolution de 1789 eu un effet dйclisif sur les thйвtres: en supprimant le royal privilиge de la Comйdie-Franзais, elle autorisait tout а coup les directeurs des autres salles а montrer de vйritable piиces, et ils ne s’en privиrent pas. Le repertoire du genre se renouvela trиs vite sous la plume d’auteurs tels que Louis-Charles Caignier (1762-1842) et de Renй-Charles Guilnert de Pixйrйcourt (1773-1844), surnomйs les «Racine et Corneille de boulevard», avec des piиces romanesques de pure fantaisie.

Sur le Boulevard du Crime, on ne faisait pas que pleurer. La parodie, dans laquelle la Comйdie-Inalienne йtait passй maоtre au XVIIIe siиcle, resta au boulevard de l’un des genres les plus applaudis. La chute de l’Ancien Rйgime avait d’autre part propulsй sur la scиne des personnages comme le Roi d’Espagne, le Pape et la Tsarine de Russie.

Enfin, un genre nouveau, le vaudeville, mйlangeant la comйdies, les chansons et les ballets, florissait sur de nouvelles scиnes dont celles du Thйвtre du Vaudeville et du Thйвtre des Variйtйs.

VII. Le thйвtre Bourgeois

Drames et comйdies

Scribe, avec sa prolifique production, avait largement occupй les scиnes du thйвtre bourgeois. Il eut un continrateur en la personne de Victorien Sardou (1831-1908), qui fit montre de son savoir-faire dйs 1865 avec un drame bourgeois, La Famille Benoоton, puis avec une comйdie de Goldoni, Maison neuve (1867). Il fur du «sur mesire» pour Sarah Bernhardt avec Fйdora (1882), Thйodora (1884), йcrivit en 1887 un sombre drame La Tosca, que Puccini mettra en music.

Durant le Second Empire, Alexandre Dumas fils (1824-1895) poursuivit la carriиre thйвtrale de son pиre. Un drame personnel avait inspirй La Dame aux camйlias (1852), mais c’est avec les comйdies de moeurs, La Demi-Monde (1885), Denise (1885), Francillon (1887), qu’il se dйmarqua en abordant des thиmes sensibles а l’йpoque de la sociйtй umpйrial.

Opйrette et vaudeville

Il est difficile de passer sous silence l’importance que dйtenaient sous Napolйon III des spectacles de pur divertissement, avec en premier lieu la place prйpondйrante qu’avait prise l’opйrette.

Sur des livrets dus la plupart du temps au tandem Meilhac et Halйvy, Jacques Offenbach composa des oeuvres d’une extravagance et d’une gaоtй irrйsistibles, qui se donnиrent aux Bouffes-Parisiens, au Variйtйs, au Palais-Royal.

Eugиne Labiche (1815-1888) fut а sa maniиre un autre hйritier de Scribe. Mais son thйвtre se distingua vite par sa fantaisie dйbridйe, et une peinture de moeurs. Celui que Robert Pignarre appellera «l’Homиre de la petite bourgeoisie а pantoufles brodйes» porta le vaudeville а un niveau йclatant de rйussite. Notons que Labiche йcrivit presque toujours en collaboration, et c’est du fruit de ces collaborations que naquirent ses plus grandes rйussites: Embrassons-nous Follenille (1850),Un chapeau de paille d’Italie (1851), Le Voyage de monsieur Perrichon (1860), La Poudre aux yeux (1861), La Cagnotte (1864). Labiche n’avait pas d’autre but que de se moquer un peu, de faire rire beacoup. Et les bourgeois de province et de Paris faisaient un triomphe а celui qui les peignait si bien.

Henry Monnier (1799-1877) collabora йpisodiquement avec Labiche, comme pour la burlesque Affaire de la rue de Lourcine (1857) qui fit йgalement intervenir Edmont Martin. Monnier mit en scиne son hйros bourgeois dans La Famille improvisйe (1831), dans Grandeur et Dйcadance de M. Joseph Prudhomme (1853), dans de nombreuses saynиtes, et lui invena une solennelle biographie а travers un poman, Mйmoires de monsieur Joseph Prudhomme.

Cependent, pour la plupart de ces auteurs, la guerre de 1870 ainsi que la dйchйance de l’Empire furent un vйritable traumatisme. Labiche se borna ensuite а йditer son thйвtre complet, Offenbach entreprit ses йmoubants Contes d’Hoffmann.

Le thйвtre de la IIIe Rйpublique

La IIIe Rйpublique йtait constituйe en septembre 1870. Aprиs l’anйantissement de la Commune, les Parisiens reprirent peu а peu leurs habitudes. Les thйвtres dйtruits furent reconstruits et rouvrirent bientфt leurs portes. Enfin achevй, l’Opйra de Garnier fut inaugurй en 1875; une tradition de boulevard se renoua aux Variйtйs, au Gymnase, au Vaudeville. Les thйвtres municipaux reprent bientфt leurs activitйs, accueillant а nouveau les troupes en tournйes. Enfin, les diifйrentes lois sur les associations allaient favoriser la constitution de groupes d’amateurs. Le thйвtre Prenait une physionomie nouvelle. Les insouciants du Second Empire dйcouvrait un monde de revendication sociales, et les romans d’Emile Zola allaient contribuer а leur dessiller les yeux.

Le mкme Zola avait produit quelques drames mйdiocres. En 1881, il publia Le Naturalisme au thйвtre, aprиs avoir fait jouer une adaptation de L’Assammoir.

Stйphan Mallarmйe plaidait pour un thйвtre qui pourrait rendre compte des aspirations spiritualistes et symboleques de la fin du siиcle. Il n’avaient que dйgoыt pour le Naturalisme naissant, et revenaient а l’admiration des grands textes. Citons, comme l’un des meilleurs exemples dans cette voie, le thйвtre de Maurice Maeterlinck (1862-1949), dont La Princesse Maleine (1889), Pellйas et Mйlisandre (1892) ou Monna Vanna (1902) qui йtaient empreints d’un beau climat d’йtrangetй et de mystиre.