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Notions preliminaires. Le mot (стр. 3 из 4)

Les linguistes soviétiques estiment que la signification est avant tout une entité idéale qui ne peut s'identifier avec quelque rapport. Il est toutefois indispensable d'en préciser la nature.

Tout*"en reconnaissant la faculté généralisatrice du mot on oppose parfois la signification à la notion, la première étant interprétée comme catégorie linguistique et la seconde, comme catégorie logique. Seuls les termes seraient susceptibles d'exprimer des notions, alors que la majorité des mots exprimeraient des significations. En effet, la signification des termes se distingue de celle des mots non terminologiques par son caractère scientifique et universel. Il n'en reste pas moins vrai que tout mot reflète la réalité objective, qu'il soit un terme ou non. C'est pourquoi tout mot en tant que généralisateur se rattache nécessairement à la notion. On peut dire que la notion rendue par un mot constitue le composant fondamental de sa signification. Il est notoire que les notions (précisément les notions coutumières) exprimées par des mots correspondants appartenant à des langues différentes ne coïncident pas toujours exactement, ce qui se fait infailliblement sentir sur la signification de ces mots.

§ 4. Le sens étymologique du mot. Les mots motivés et Immotivés. Depuis longtemps les linguistes se sont affranchis de l'opinion simpliste qui régnait parmi les philosophes grecs antiques selon laquelle le mot, le « nom » appartient à l'objet qu'il désigne. Il est évident qu'il n'y a pas de lien orga^ nique entre le mot, son enveloppe sonore, sa structure phonique et l'objet qu'il désigne. Pourtant le mot, son enveloppe sonore, est historiquement déterminé dans chaque cas concret. Au moment de son apparition le mot ou son équivalent tend à être une caractéristique de la chose qu'il désigne. On a appelé vinaigre l'acide fait avec du vin, tire-bouchon - une espèce de vis pour tirer le bouchon d'une bouteille. Un sous-marin est une sorte de navire qui navigue sous l'eau et un serre-tête - une coiffe ou un ruban qui retient les cheveux. Il en est de même pour les vocables existant déjà dans la langue, mais servant à de nouvelles dénominations. Par le mot aiguille on a nommé le sommet d'une montagne en pointe aiguë grâce à sa ressemblance à une aiguille à coudre.

L'enveloppe sonore d'un mot n'est pas due au hasard, même dans les cas où 'elle paraît l'être. La table fut dénom mée en latin « tabula » - 'planche' parce qu'autrefois une planche tenait lieu de table. Le mot latin « calculus » - 'caillou' servait à désigner le calcul, car, anciennement, on comptait à l'aide de petits cailloux.

La dénomination d'un objet est basée sur la mise en évidence d'une particularité quelconque de cet objet.

Il est aisé de s'apercevoir d'après ces exemples que le sens étymologique des mots peut ne plus être senti à l'époque actuelle.

En liaison avec le sens étymologique des mots se trouve la question des mots motivés et immotivés sans qu'il y ait de parallélisme absolu entre ces deux phénomènes.

Nous assistons souvent à la confusion du sens étymologique d'un mot et de sa motivation. Toutefois le sens étymologique appartient à l'histoire du mot, alors que la motivation en reflète l'aspect à une époque donné.

Tous les mots d'une langue ont forcément un sens étymologique, explicite ou implicite, alors que beaucoup d'entre eux ne sont point motivés. Tels sont chaise, table, main, sieste, fortune, etc. Nous aurons des mots motivés dans journaliste, couturière, alunir, porte-clé, laisser-passer, dont le sens réel émane du sens des éléments composants combinés d'après un modèle déterminé. La motivation de ces mots découle de leur structure formelle, et elle est conforme à leur sens étymologique. Il en est autrement pour vilenie dont la motivation actuelle est en contradiction avec le sens étymologique puisque ce mot s'associe non plus à vilain, comme à l'origine, mais à vil et veut dire « action vile et basse. »

§ 5. Caractéristique phonétique des mots en français moderne. Nous nous bornerons ici à noter certains traits caractérisant les mots français quant à leur composition phonique et leur accentuation dans la chaîne parlée.1

Les mots français sont caractérisés par leur brièveté. Certains se réduisent à un seul phonème. Il s'agit surtout de mots non autonomes (ai, eu, on, est, /', d\ etc), les mots autonomes à un phonème étant exclusivement rares (an, eau).

Par contre, les monosyllabes sont très nombreux dans ces deux catégories de mots (le, les, des, qui, que, mais, main, nez, bras, monte, parle, etc). Ces monosyllabes sont parmi les mots les plus fréquents.

L'analyse d'un certain nombre de textes suivis a permis de constater que les mots contenant une syllabe forment environ 61% et les mots à deux syllabes forment près de 25% de l'ensemble des mots rencontrés. Cet état de choses est le résultat d'un long développement historique qui remonte à l'époque lointaine de la formation de la langue française du latin populaire (ou vulgaire). Pour la plupart les monosyllabes sont le résultat des nombreuses transformations phonétiques subies par les mots latins correspondants formés de deux ou trois syllabes; cf.: homme < lat. « homo », main < lat. « manus », âme < lat. « anima ».

Le français possède naturellement des mots à plusieurs syllabes; toutefois il y a visiblement tendance à abréger; es mots trop longs auxquels la langue semble répugner (métropolitain > métro, stylographe > stylo, piano-forte > piano, automobile > auto, météorologie < météo; cf. aussi avion qui s'est substituera aéroplane, pilote à aviateur).

Cette tendance à raccourcir les mots, qui s'est manifestée à toutes les époques, a pour conséquence un autre phénomène caractéristique du vocabulaire français - l'homonymie) Un grand nombre de mots a coïncidé quant à la prononciation à la suite de modifications phonétiques régulières.

C'est surtout parmi les monosylabes que l'on compte un grand nombre d'homonymes; cf.: ver <. lat. « verrais », vers (subst); lat. « versus », vers (prép) < lat. « versus », vert < lat. « vendis-». - D'ici de nombreuses séries d'homonymes: par, part, pars~; cher, chair, chaire ', air, ère, aire, hère, erre (il), etc. A la suite de l'homonymie le mot perd de son autonomie. Toutefois les distinctions sémantiques et grammaticales des homonymes trouvent un support dans l'orthographe (à l'exception des cas d'homographie: goutte, goutté), qui rend un service incontestable, en prenant dans l'énoncé écrit une importance particulière. Grâce à l'orthographe et au contexte l'homonymie ne présente point de sérieux inconvénient ainsi que le pensent certains linguistes qui qualifient ce phénomène naturel de pathologique l. En réalité les homonymes se laissent facilement identifier et les cas de confusion dans-la parole sont pratiquement réduits à zéro. Là, où la confusion est possible « il suffit de faire intervenir dans les énoncés... une modification minimale pour que leur signification se trouve précisée ». s Ainsi, en français nous avons:

L'association des maires de France,

L'association des mères de France, etc. Or, pour échapper à l'ambiguïté, il suffit de dire dans le deuxième cas:

L'association des mères françaises,. etc. » 8

Quant à la syllabation des mots français elle est reconnue comme étant remarquablement uniforme et simple. Ce sont les syllabes ouvertes qui forment près de 70% dans la chaîne parlée. Surtout fréquentes sont les syllabes ouvertes du type consonne-voyelle (par exemple: [a-vi-za-se] - envisager, &bsol; ede-pâ-dâ] - indépendant), moins nombreuses sont les syllabes des types consonne-consonne-voyelle et voyelle (par exemple: [blé-sel - blesser, [tru-ble] - troubler, [e-ku-te] - écouter). Parmi les syllabes fermées on rencontre surtout le type consonne-voyelle-consonne (par exemple: [sur-nal] - journal, [par-tir] - partir). Les autres types sont rares. * Cette particularité de la structure syllabique des mots français contribue à son tour à l'homonymie.

Le mot français peut commencer par n'importe quelle consonne, toutefois les semi-consonnes initiales [j] [w] [uj

,sont rares; de même que le h «aspiré» (haine, haïr, haricot, haie, onze, un (nom de nombre, etc).

On ne compte qu'un certain nombre de mots commençant par [z] (zèbre, zéro, zinc, zone, zoo), par un [t]] dans l'argot ou le langage familier (gnaule, gnaf, gnouf).

Relativement peu nombreuses aussi sont les combinaisons de consonnes au début du mot. Ce sont, au cas échéant, des groupes de deux consonnes dont le premier élément est une occlusive [p], [t], [k], [b], [dl, [g] ou une spirante labiale [f], [v] suivie d'une liquide [1], [r] ou d'une semi-voyelle [w],

lj], luJ-

Ce sont aussi les combinaisons initiales comportant trois consonnes dont une liquide et une semi-voyelle: [prw], [plw], [plq], [trw], [trq], [krw], [krq], etc.

Les autres combinaisons de deux ou de trois consonnes aussi bien au début qu'à l'intérieur du mot sont rares (pneumatique, phtisie, stress, strident, strapontin, esclandre, escrime), apparaissant, comme règle, dans des mots d'emprunt.

Quant aux voyelles le français répugne aux hiatus à l'Intérieur des mots (cf. appréhender, méandre), il est exempt de diphtongues.

Notons aussi le service rendu par les phonèmes dans la distinction des vocables différents.

A. Sauvageot souligne le rôle exclusif de la consonne initiale dans la différenciation des mots. « II arrive, dit-il, qu'une même voyelle fournisse presque autant de vocables qu'il y a de consonnes pour la précéder: pont/ ton/ bon/ don/ gond/ fond/ font/ vont/ long/ mont/ nom/ rond/ sont/ son/ jonc/, etc. »

La voyelle aussi a une valeur différencielle très impor tante. Dans le schéma consonnantique. p-r selon la voyelle on a: "

par, part

port, porc, pore

pour

père, paire, pair

peur

pur

Telles sont à grands traits les possibilités combinatoires des phonèmes français.

Dans la langue russe les mots dans la chaîne parlée sont généralement marqués de l'accent tonique, ce c [ui facilite leur délimitation. Il en est autrement pour le français où les mots phonétiquement se laissent difficilement isoler dans le discours; privés de l'accent tonique propre, ils se rallient les uns aux autres en formant une chaîne ininterrompue grâce aux liaisons et aux enchaînements. On dégage, en revanche, des groupes de mots représentant une unité de sens et qui sont appelés « groupes dynamiques ou rythmiques » avec un accent final sur la dernière) voyelle du groupe.

Cette particularité de l'accentuation fait que le mot français perd de son autonomie dans la chaîne parlée. La délimitation phonétique des mots émis dans la parole en est enrayée. Ceci explique les modifications de l'aspect phonétique survenues à certains mots au cours des siècles. Les uns se sont soudés avec les mots qui les précédaient, dont l'article défini; c'est ainsi que ierre est devenu lierre, endemain - lendemain, nette - luette, oriot-loriot; d'autres, au contraire, ont subi une amputation: lacunette (=petit canal) s'est transformé en la. cunette car on a pensé à l'article précédant un substantif; de même ni1 amie a été perçu comme ma mie et l'agriotte comme la griotte (dans l'argot).

Toutefois il serait abusif d'insister sur l'absence totale de limites entre les mots dans la chaîne parlée en français. En effet, certains indices phonétiques contribuent à dégager les mots dans le discours. Ainsi, par exemple, le son [z] qui apparaît dans les liaisons signale la jointure entre deux mots. Il en est de même de l'hiatus qui, comme nous l'avons signalé, est rare à l'intérieur du mot, mais assez régulier à la limite des mots.1 Un indice important est l'éventualité d'une pause en fin de mot dans la chaîne parlée.

§ 6. Caractéristique grammaticale du mot en français moderne. Les unités essentielles de - la langue étroitement liées l'une à l'autre sont le mot et la proposition. Les mots acquièrent dans la proposition une force particulière en tant qu'élément de la communication. C'est en se groupant en propositions d'après les règles grammaticales que les mots manifestent leur faculté d'exprimer non seulement des notions, des concepts, mais des idées, des jugements. Dans la proposition les mots autonomes remplissent les fonctions de différents termes, dits termes de la proposition (du sujet, du verbe, du complément, etc), tandis que les mots non - autonomes établissent des rapports&bsol;variés entre les termes ou les parties de la proposition. La faculté de former des propositions afin d'exprimer des. jugements constitue une des principales caractéristiques grammaticales des mots. "i Une autre particularité du mot consiste dans ce qu'il appartient à une des parties du. . discours. . Ainsi, on distingue les substantifs, les adjectifs, les adverbes, les verbes, les pronoms, etc. Les parties du discours sont étudiées par la grammaire: elles constituent la base de la morphologie. C'est à partir des propriétés des parties du discours que la grammaire crée les règles des groupements de mots, les règles qui sont le produit d'un long travail d'abstraction de la mentalité humaine. Il serait pourtant faux de traiter les parties du discours de catégories purement grammaticales. En effet, les parties du discours se distinguent les unes des autres par leur sens lexical: les substantifs désignent avant tout des objets ou, des phénomènes, les verbes expriment des actions ou des états; les adjectifs - des qualités, etc. C'est pourquoi il serait plus juste de nommer les parties du discours catégories lexico-grammaticales.

La composition morphémique des mots est aussi étudiée par la grammaire, pourtant elle a un intérêt considérable pour la lexicologie. La faculté du mot de se décomposer en morphèmes présente une des caractéristiques grammaticales du mot qui, en particulier, le distingue du morphème. Ce dernier, étant lui-même la plus petite unité significative de la langue, ne peut être décomposé sans perte de sens. Ainsi, le mot amener comporte trois morphèmes: a-tnen-er, mais on ne peut plus décomposer ces derniers en plus petites unités significatives. On peut seulement en déterminer la structure phonique, en isoler les phonèmes. Les phonèmes ne possèdent point de sens propre, ils ne servent qu'à distinguer les morphèmes: (cf.: amener et emmener; mener et miner). Ce sont principalement les mots autonomes qui se laissent décomposer en morphèmes. Quant aux mots-outils, dont beaucoup se rapprochent à certains égards des morphèmes, ils constituent généralement un tout indivisible.