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Учебное пособие по французскому языку на материале текстов из романа Г.Шевалье Клошмерль (стр. 4 из 6)

preuve (f) – доказательство

prouver qch - доказывать

faire preuve de qch (de compréhension, de souplesse) - проявлять (понимание, гибкость)

prendre en considération – принимать во

внимание

prendre congé – распрощаться, откланяться

II. Commentaires lexicaux

1. доверять

confier qch à qn – доверять что-либо кому-либо (переходный глагол)

Il a confié le secret à son frère.

Vous avez quelque chose à me confier ?

faire confiance à qn – доверять кому-либо (непереходный глагол), относиться с доверием

Nous pouvons faire confiance à cet homme.

2. idée – pensée

Les mots idée(f) et pensée(f) en français sont synonymes quand ils signifient идея, мысль. Mais certains acceptions et emplois de ces mots diffèrent.

pensée (f) – мысль (в обобщенном значении), мышление, состояние умов

la pensée politique - политическая мысль

exercer le contrôle sur la pensée –

контролировать состояние умов

idée (f) – замысел, план, представление

Avez-vous une idée, Tafardel ?

Je n’en ai aucune idée.

III. Révision grammaticale

A. Observez et expliquez l’emploi de l’article devant les noms propres et les titres

1) A Monseigneur de Giaccone, archevêque de Lyon, qui se tenait à son bureau, on vint annoncer la baronne de Courtebiche.

2) Il faut mettre à la raison ce Piéchut, le Tafardel et toute leur clique.

3) Un candidat qui a contre lui l’Eglise peut difficilement entrer à l’Académie. Ce qui explique pourquoi un Alexis Luvelat doit se montrer très prudent.

B. Employez les prépositions qui conviennent s’il le faut.

1) Notre curé est incapable ___ faire respecter les droits de l’Eglise.

2) On ne pense pas assez ___ l’Académie, ___ son rôle de contrepoids.

3) L’Académie nous permet ___exercer un sérieux contrôle ___ la pensée française.

4) Il n’hésitera certainement pas ___ des doctrines vagues et des ambitions personnelles très précises.

5) Son parti peut se contenter ___ discours.

6) Il sait bien ce qu’il faut faire ___ toutes circonstances.

7) Je vous remercie ___ ma part ___ vos précieux renseignements

IV. Traduisez du russe

1.Вы хотите мне что-то сообщить?

2.Баронесса рассказала ему в подробностях о событиях, которые волновали жителей Клошмерля.

3.Поскольку ситуация стала невыносимой, нужно образумить этих левых деятелей.

4.Лювла был министром внутренних дел и одним из лидеров левой партии.

5.Французская Академия часто играет роль противовеса в политике.

6.Мы часто забываем об этом замечательном средстве воздействия, которое нам оставил кардинал Ришелье.

7.Любой левый политик нуждается в поддержке церкви, если хочет быть избранным членом Академии. Ведь церковь располагает там большим числом голосов.

8.Находясь в положении кандидата, он вынужден проявлять осторожность.

9.Совершенно очевидно, что он будет действовать в нашу пользу. Ведь его друзья могут довольствоваться обещаниями, а мы требуем доказательств.

10. Скоро ваш городок вновь обретет спокойствие.

V. Questions et devoirs sur le texte

1) Comment l’archevêque reçut la baronne ?

2) Qu’est-ce que la baronne volut lui confier ?

3) Quel moyen d’action trouva l’archevêque?

4) Comment l’archevêque caractérisa-t-il le rôle de l’Académie Française dans la vie politique?

5) Pourquoi l’archevêque était-il sûr que le ministre agirait dans l’intérêt de l’Eglise? Le croyait-il capable de trahir ?

6)Comment se termina l’entretien ?

7)Trouvez dans le texte toutes les phrases qui servent à caractériser le comportement d’un homme politique. Etes-vous d’accord avec le point de vue de l’archevêque? Qu’est-ce que vous pensez sur les principes des hommes politique d’aujourd’hui ?


Texte N4

Bourdillat chez le ministre

"Que me veut ce vieil idiot?" pensa le ministre. "Si je lui disais que j'ai une conférence ou le rendez-vous avec le président du Conseil?'' Cela présentait des risques, si le visiteur apprenait qu'il ne l'avait pas reçu sans motif, il s'en ferait un solide ennemi. C'était déjà un jaloux, un ennemi (au pouvoir on n'a que des ennemis, surtout dans son propre camp) mais peu agissant. C'était un de ces adversai­res qui travaillait à le démolir, sans cesser de lui sourire. La prudence commandait de le ménager. Le ministre observait cette règle absolue: pas de ménagements pour les amis - ceux-là ne sont pas à craindre - et de grands égards[26], tous les témoignages d'estime pour les ennemis. En politique, il faut avant tout penser à désarmer l'adversaire.

Le ministre questionna le secrétaire:

- Sait-il que je suis seul?

- Il dit qu'il en est sûr, monsieur le ministre.

- Allez, amenez-le, ordonna Luvelat, avec une petite

grimace.

Il se leva, dès que la porte s'ouvrit, pour aller au-devant de son visiteur, avec un air de surprise charmée.

- Mon bien bon ami, c'est une véritable gentillesse de votre part...

- Je ne vous dérange pas, mon cher ministre?

- Vous plaisantez, mon cher Bourdillat! Vous, un de nos vieux républicains, un des piliers du parti, me déranger! Vous ne pouvez que me rendre service par vos conseils. Nous, les jeunes, nous vous devons beaucoup. Asseyez-vous, mon cher ami. Puis-je vous être utile? Rien de grave, j'espère?

Bourdillat alla droit au but.

- Les curés se foutent de nous[27], monsieur le ministre.

- De quoi s'agit-il, mon bon ami?

- De Clochemerle, dit Bourdillat, pensant étonner le ministre.

- Ah, fit Luvelat sans inquiétude.

- Vous ne savez pas ce que c'est, peut-être?

- Clochemerle?.. Mais si, mon cher Bourdillat. Comment l'ignorer? N’y êtes-vous pas né? Un charmant petit pays, deux mille cinq cents habitants.

- Deux mille huit cent, dit Bourdillat, avec l'orgueil du pays natal. Mais vous ignorez probablement ce qui se passe à Clochemerle? Alors que c'est tout simplement une honte, en plein XX siècle? Clochemerle va retomber au pouvoir des curés, ni plus ni moins. Figurez-vous, mon cher ministre...

- Oui, dit Luvelat, oui, je sais... Focart me le disait précisément, il n’y a pas deux heures.

- Focart est déjà venu ? demanda Bourdillat.

- Il n’y a pas deux heures, je vous le répète. Il était assis dans le fauteuil que vous occupez en ce moment, mon bon ami.

- De quoi se mêle-t-il, ce type-là? s’écria Bourdillat.

- Mais Clochemerle fait partie de sa circonscription, il

me semble?

- Et après?[28] Clochemerle, c’est mon pays, mon pays natal, mon cher ministre. Est-ce que cela me concerne mieux que personne, oui ou non? Moi, ancien ministre, on veut intriguer dans mon dos!

- Il est certain, dit Luvelat, que Focart avant de venir me trouver, aurait pu peut-être...

- Comment, peut-être? rugit Bourdillat.

- Je veux dire aurait dû, oui, aurait dû, certainement, vous parler. C’est par désir de ne perdre aucun temps...

La supposition du ministre fit ricaner Bourdillat. Il ne croyait pas un mot de ce que disait Luvelat qui ne prononçait ces phrases vides que pour envenimer les rapports[29] entre Bourdillat et Focart. Ce faisant[30], il appliquait un autre de ses grands principes politiques : « Deux hommes occupés à se haïr ne peuvent pas s’unir sur le dos d’un troisième ». Nouvelle forme de la vieille maxime à l’usage des princes : diviser pour régner.

Bourdillat répondit :

- Si Focart est venu tout droit, c’est par désir de me couper l’herbe sous les pieds[31], de me faire passer pour un imbécile. Je connais cette crapule. C’est un sale petit arriviste.

- Je crois, mon cher Bourdillat, que vous exagérez un peu, dit Luvelat. On doit reconnaître que Focart est un des hommes les plus brillants de la jeune génération, les plus dévoués au parti.

Bourdillat éclata :

- Mais c’est un homme qui a l’intention de nous passer sur le ventre[32] à vous comme à moi.

- J’ai pourtant l’impression d’être dans les meilleurs termes[33] avec Focart. Chaque fois que nous avons été en rapport, il s’est montré très correct. Tout à l’heure encore il m’a dit : « Nous n’avons pas toujours les mêmes points de vue, mais c’est peu de chose quand on s'estime. » C'est très gentil, vous ne trouvez pas?

Bourdillat suffoquait de fureur: Ce cochon-là vous a dit ça? Après ce qu'il raconte de vous par-derrière[34]? Il ose parler estime? Mais il vous méprise... J'ai peut-être tort de vous dire ça?

- Mais non, Bourdillat, mais non. C'est tout à fait entre nous.

- C'est dans votre intérêt que je le dis, vous le comprenez bien.

- Mais naturellement. Alors, Focart vraiment n'est pas très tendre envers moi?

- Il raconte des horreurs. Et tout y passe[35], la vie privée comme la carrière publique. Les histoires de femmes aussi bien que les histoires de pots-de-vin[36]. Il prétend...

Tout en l'écoutant attentivement Luvelat examinait Bourdillat:

« Dire, pensait-il, que ce vieil idiot est encore un mouchard par-dessus le marché![37] Et il a pu être ministre... »

Luvelat n'éprouvait que le désir d'abréger cet entretien.

D'ailleurs Bourdillat n’avait plus grand-chose à lui communiquer car les scandales de Clochemerle l’intéressaient moins depuis qu'il se savait devancé par Focart. Il demanda une dernière fois au ministre de donner de sévères instructions pour que le pouvoir central prît des mesures énergiques en Beaujolais.

- Comptez sur moi, mon cher ami, dit Luvelat en lui serrant la main. Je suis moi-même un vieux républicain, fidèle aux grands principes du parti, et je place plus haut que tout cette liberté de pen­sée, que vous avez toujours défendue si généreusement.

Luvelat n’avait pas menti en parlant de la visite de Focart, et cette visite l’inquiétait. Elle sous-entendait des menaces, mais une troisième visite qu'il avait tenue secrète, celle du révérend chanoine Trude, émissaire de l’archevêque de Paris, en sous-entendait de plus graves. Cet ecclésiastique habile était venu spécialement pour faire comprendre à Luvela que l'église, inquiétée à Clochemerle, se plaçait sous la protection du ministre en lui promettant sa protection dans l'avenir.

Seul maintenant, Alexis Luvelat réfléchissait à ces trois visites. Il pesait les dangers qu’elles annonçaient. Forcé de choisir, ainsi qu'il arrive souvent dans une carrière comme la sienne, il était bien décidé à se rallier au clan du plus fort, en donnant à l'autre des apparences de garantie. Nul doute que l'appui le plus utile en ce moment fût celui de l’Eglise, à cause de ses ambitions académiques.

Encore soucieux, il fit prier son chef de cabinet de passer chez lui sans retard.

Etude du texte

I. Apprenez le vocabulaire

adversaire (m) – соперник

démolir – разрушить, уничтожить

ménager – щадить, обращаться осторожно

ménagement (m) – осторожность, бережное обращение

pillier (m) – столп, опора

aller droit au but – зд. говорить без обиняков

circonscription (f) – избирательный округ

dans le dos de qn – за спиной, тайком

prince (m) – зд. правитель

exagérer – преувеличивать

dévoué – преданный

avoir l’intention de – намереваться

prétendre – утверждать (заведомо ложно, неискренне)

abréger – сократить, зд. поскорее завершить

entretien (f) – встреча, беседа

sous-entendre – подразумевать

sous-entendu (m) – подразумеваемое, намек,

недомолвка

chanoine (m) – каноник

se rallier à qch – примыкать

apparence (f) – видимость

II. Commentaires lexicaux

Chose (f) – вещь

Pris dans son sens le plus abstrait le mot chose ne se traduit pas.

J’ai beaucoup de choses à faire. – У меня много дел.

Ces choses-là ne nous intéressent pas. – Это нас не интересует.

Chaque chose en son temps. – Всему свое время.

Le mot chose fait partie de plusieurs expressions :

quelque chose – что-то, что-нибудь, что-либо

( Attention ! что-нибудь серьезное, что-нибудь важное - quelque chose de grave, quelque chose d’important)

autre chose – другое

peu de chose – пустяки, мелочь, ерунда

grand-chose – нечто не стоящее внимания, мелочь (dans une phrase négative) Ce n’est pas grand-chose ! – Это пустяки!

Il n’a plus grand-chose à dire. – Ему нечего больше сказать.

Attention ! Dans certains cas le mot chose se traduit comme дело.

La chose est que... – дело в том, что

Je vais vous expliquer la chose. – Я расскажу вам , в чем тут дело.

Curieusement, il y a aussi des cas où le mot affaire se traduit comme вещь.

Ramasse tes affaires ! - Собери свои вещи!

III. Révision grammaticale