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Курс французского языка 2 том Г. Може; (стр. 36 из 50)

«Mais qu'est-ce qu'il y a? Qu'est-ce qu'on va devenir?»6

Bientôt il n'y eut plus d'argent. J'allai chez le boulanger chercher un
pain de six livres.

«As-tu de l'argent? me dit-il. Ouvre tes mains et donne-moi dix-sept
sous».

Mes mains étaient vides. Je revins à la maison sans pain. Ma mère
me dit que c'était bien ainsi, que le pain qu'on n'avait pas payé ne passait
pas. Alors il fallut bien lui avouer la vérité. Ce fut une terrible scène.
Ma mère se leva, se peigna, s'habilla, sans dire un mot: elle était
blanche comme cire. Et la voilà partie à la fabrique.

«Puisque les hommes ne veulent pas travailler, je vais travailler,
moi», nous lança-t-elle sur la porte.

Mon père n'avait rien à répondre. Il n'essaya pas de la retenir. Je
sanglotais, la tête dans les mains. Mon père, le visage crispé, devant la
fenêtre, regardait tomber la pluie...

Ma mère n'alla pas loin. J'avais couru après elle. Elle marchait vite.
Je ne sais quoi7 la soutenait. Et tout d'un coup, à une centaine de mètres
de moi, elle chancela, et prise d'une faiblesse tomba dans la boue. Des
gens qui passaient m'aidèrent à la relever et à la ramener à la maison.

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Elle n'était plus en colère; elle gémissait doucement en s'appuyant sur
mon épaule. Mon père, quand nous rentrâmes, n'avait pas quitté la
fenêtre. Il aida ma mère à se recoucher.

L'après-midi fut longue et triste. Je n'allai pas à l'école. Je pelai et je fis
bouillir des châtaignes pour le soir. Il faisait sombre. Le ciel dehors était
bas. Vers cinq heures, il faisait nuit noire, mais par économie nous n'avions
pas allumé la lampe. Mon père était assis près du poêle, il se leva soudain,
prit sa toilette8 dans le tiroir du bahut et sortit. Il rentra une heure après, jeta
sa toilette pleine sur la table et nous dit avec une sorte de haine: «Tenez,
vous en voulez de l'ouvrage... En voilà». Oui, je crois qu'il nous haïssait en
ce moment-là, parce que nous l'avions obligé à se déshonorer. Nous
travaillâmes tard dans la nuit. Comme j'assouplissais le cuir en le battant,
mon père me commanda de frapper moins fort, comme s'il eût craint qu'on
entendît chez les voisins Je bruit de ce travail sans honneur.

Le lendemain, j'allai à l'école. J'étais inquiet. A onze heures et
demie, je revins en courant. Mon père travaillait au bahut. Je préparais
le dîner, quand on entendit dans l'escalier des pas et des chuchotements.
Puis, brusquement, quelqu'un frappa à la porte. Le temps de jeter la
toilette par-dessus le bahut et l'ouvrage en train9, et mon père
commanda d'entrer. Trois camarades de mon père entrèrent. Je les
connaissais bien. Le plus jeune des trois, un petit boiteux, prit la parole:
«Jean, on nous a dit que tu avais pris de l'ouvrage à la fabrique. On n'a pas
voulu le croire, nous autres, et alors, on est venu te demander si c'était vrai».

Mon père baissait la tête, ne répondait pas. Ma mère du fond de son lit
cria: «Allez-vous-en. Vous n'avez pas honte? On ne vous a rien
demandé. Est-ce que vous ne pouvez pas laisser les pauvres gens
souffrir en paix?»

Le boiteux voulut tirer la toilette, mais mon père, d'un geste, lui défendit
d'approcher. Ce fut lui-même qui enleva la toilette et découvrit l'ouvrage.

«C'est vrai, dit-il, j'ai pris une livraison hier soir. Vous voyez bien
que ma femme est malade, je ne pouvais pas faire autrement».

Alors ce furent des cris, des injures: «Lâche, vendu!»

Le père Portelette, lui, ne cessait de répéter: «Jean, on n'aurait jamais
cru cela de toi !» Et ces paroles, plus que toutes les injures, émurent mon
père. Quand ils furent sortis, mon père ramassa l'ouvrage commencé et
dit à ma mère qu'il ne l'achèverait pas.

D'après J. GUEHENNO, Journal d'un homme de quarante ans.
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Примечания;

1.Свидетельство об окончании начальной школы, которую обычно кончают
в двенадцать лет.

2. Pendant tout l'hiver. — De ma vie, je n'ai vu des gens aussi pauvres = Pendant
toute ma vie...

3. Всекончились, былипотрачены. Nous y passerons tous = Nous mourrons
tous. Le temps passe vite = Le temps s'écoule vite.

4. Я отбивал (деревянным молотком) подметки, чтобы они стали гибкими
(проф.) Не путать с: Je bats la semelle = Я постукивал ногами по земле, чтобы
согреться.

5. Expression familière qui traduit l'acharnement au travail.

6. = Qu'est-ce que nous allons devenir? Emploi familier de on, remplaçant nous.
On est parti à cinq heures = Nous sommes partis à cinq heures.

7. Quelque chose que je ne connais pas. «Je ne sais qui, je ne sais quoi, je ne sais
où» forment des expressions comme «n'importe qui, n'importe quoi...».

8. Кусок холстины, в который сапожники и портные заворачивают свой товар.

9. On est en train de faire l'ouvrage; l'ouvrage est donc en train. — La toilette est
jetée sur les souliers pour les cacher.

UN JOUR DE PÂQUES AGITÉ
ou: TREIZE1 À TABLE

«Monsieur Poum2! votre maman vous appelle».

Pauline jette ces mots dans l'entrebâillement de la porte et disparaît.
Poum file le long du corridor. Elle n'aurait pas l'audace de lui faire
réciter sa table de multiplication, un jour de Pâques? Serait-ce pour
s'informer — bien curieux, vraiment! — si Poum a recopié sa dictée? Il
n'est pas rassuré. Des éclats de voix lui parviennent: son père et sa mère
sont aux prises3.

«Impossible d'être treize, dit maman.

— Il est trop tard pour inviter un quatorzième», dit papa.
Poum entre en coup de vent: son arrivée tranche le différend.
«Poum, dit papa, tu dîneras ce soir à table pour faire le quatorzième.

— Et tu ne mettras pas les coudes sur la nappe.

— Et tu ne donneras pas de coup de pied à ton voisin, M. Gourd, ni à
ta voisine, Mme de Falcord».

Poum reste ébloui, comme si la nappe et les cristaux, son argenterie, les
flammes du lustre l'aveuglaient. Puis un immense orgueil le surélève.
«J'aurai des petits verres comme tout le monde, implore-t-il.

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— Oui, mais on ne te mettra rien dedans».

Ça lui est égal, du moment qu'il a le jeu d'orgues4 en cristal, les trois
verres par rang de taille et la flûte5 à Champagne.
«Je mangerai de tout, suggère-t-il.

— Prudemment, Poum, prudemment. Tu n'auras pas de poisson
parce qu'il y a beaucoup d'arêtes, et pas d'asperges, parce que çat'échauffe. Ne demande pas de foie gras non plus, c'est trop lourd.

— Oh! maman!»

Il se traînerait à ses genoux, il ferait des bassesses. Du foie gras, oh!
une bouchée, une bouchée et mourir6!
«Alors un soupçon7.

— Et de la truffe?

— Une tête d'épingle8.

— Et de la glace?

— Oui, c'est promis. Tu mettras ton costume de velours. Et ne salis
pas ton col et tes manchettes surtout.

— Maman!

— Quoi!»

Il fait des yeux de poisson frit9 et la supplication jaillit de ses
prunelles:

«On ne me nouera pas la serviette au cou10, et je mettrai moi-même
le coin très haut, très haut, au premier bouton?»11

Maman consent, Poum, fou de joie, s'évade en sautant et en dansant.

D'abord il va renifler à la cuisine:

«Marianne, dit-il à la cuisinière, Marianne, je dîne à table ce soir».

Elle accueille cette nouvelle avec indifférence. Mais il ajoute:

«II faudra soigner votre affaire12, hein!»

[A l'office:]

«Firmin, je dîne à table, ce soir».

Cela n'a pas l'air du tout d'intéresser Firmin.

«Vous me mettrez des petits verres».

Firmin s'absorbe dans un repassage frénétique des couteaux.

«Vous me servirez du foie gras».

Firmin se met à siffler le «Roi Dagobert»13.

«Et vous me donnerez beaucoup de glace aux fruits».

Poum, satisfait, court à la lingerie:

«Pauline, je dîne à table, ce soir!

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— Ah! bien, je connais quelqu'un qui aura une jolie petite
indigestion.

— Et vous savez, Pauline, il faut m'habiller tout de suite et me
mettre mon col et mes manchettes de dentelle.

— Il est trop tôt; vous auriez le temps de vous salir.

— Non, Pauline, non, je ferai bien attention».
Mais Pauline se refuse à l'habiller avant cinq heures.

Enfin voilà le joli pantalon de velours. Poum, devant la glace, se
disloque pour le faire valoir, tend la jambe (...)

«Allons, monsieur Poum! Quand vous aurez fini de faire la
grenouille!»

Voilà la veste qui prend si bien l'élégante taille de Poum.

«N'est-ce pas, Pauline, elle me va dans la perfection?/

— Oh! oui, un singe habillé!»

Ah! là là! Qu'est-ce qui se passe? Des voix, de la mauvaise humeur,
papa et maman dans le corridor, et papa tient une dépêche en main; il
déclare:

«C'est stupide! voilà M. Gourd qui s'excuse: il est malade».
Maman gémit:
«Nous retombons à treize!»
Papa dit:

«Otons Poum! nous serons douze».
Maman répète, frappée de cet éclair de génie:
«Otons Poum!»

On ôte Poum; Poum dînera seul dans sa chambre (...). Il aura, pour se
consoler, des asperges. Il en aura. Et de la glace. Oui, beaucoup de glace.

Paul et Victor MARGUERITTE, Poum.
Примечания:

1. Число тринадцать считается несчастливым.

2. Пум — мальчик лет восьми-девяти.

3. Спорили, бранились. Deux adversaires qui se battent sont aux prises. Le père et
la mère de Poum ne se battent pas, mais ils discutent: ils sont aux prises.

4.Dans un orgue, c'est la rangée des tuyaux qui sont de longueur différente et
rendent des sons différents; les trois verres (le verre à eau, le verre à bordeaux, le verre à
bourgogne) et la flûte à Champagne, rangés devant l'assiette, ressemblent à un jeu
d'orgues.

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5. On boit le Champagne dans une flûte (verre allongé) ou dans une coupe (verre large et évasé).

6. Всего один глоток (кусочек), и умереть. Ср«Voir Naples, et mourir!»

7. Капельку, чуть-чуть.

8. С булавочную головк>, т.е. крошечку.

9. Expression populaire: les yeux des poissons frits sont blancs et fixes; ils semblent
supplier.

10 Детям за столом повязывали салфетку.

11Сейчас по правилам хорошего тона салфетку кладут на колени.

12. 11 faut faire avec soin votre cuisine. Le nom affaire (f ) a un sens très généui
C'est mon affaire = c'est mon travail, cela me regarde J'ai affaire à lui = J'ai à lui partø
de quelque chose.

13. Народная песенка о добром старом короле, который надел шины задом
наперед


УРОК 52

ГРАММАТИКА___________________________

/ — Подлежащее и глагол

Грамматическая природа подлежащего и его место в предложении:
M. Vincent est en Touraine.

Чаще всего в функции подлежащего употребляется существительное
или местоимение. Обычно подлежащее стоит перед глаголом.

Отсутствие подлежащего:

(а)В повелительном наклонении подлежащее опускается: Visitez la
Touraine.

(б)Если два глагола имеют одно подлежащее, то оно может опускаться
перед вторым глаголом: M. Vincent visite la Touraine et (il) ira plus tard en
Bretagne.

Согласование глагола с подлежащим (см. Урок 31).

IIИменная часть сказуемого (L'attribut du sujet)

Tours est la capitale de la Touraine — Cette ville est belle.

Существительное (или прилагательное), которое следует за глаго-
лом être и обозначает качество подлежащего, называется именной
частью сказуемого (l'attribut du sujet):

Mon père est journaliste, но: Mon frère est unjeune journaliste.

Как правило, перед именной частью сказуемого артикль опускается,
если оно выражено существительным, обозначающим профессию или на-
циональность, и не сопровождается ни определением, ни допочнением

Ma sœur est devenue grande — Elle paraît heureuse.

Именнаячастьсказуемогоможеттакжеупотреблятьсясглаголами:
devenir, rester, demeurer, sembler, paraître, avoir l'air (+ adjectif),
s'appeler, se nommer, которыепосвоемузначениюблизкикглаголуêtre.

IIIОбращение(L'apostrophe) (f.)

"Porteur, prenez mes valises, s'il vous plaît".

Обращение называет лицо, к которому оно направлено.

(Apostropher quelqu'un, значит "окликнуть кого-либо".) В обращении, как
правило, артикль опускается.