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Курс французского языка 2 том Г. Може; (стр. 8 из 50)

(а)II faut finir ce travail. — II est nécessaire d'écrire cette lettre.— II est utile de
savoir par cœur ce paragraphe de la grammaire. — II faut faire les bagages. — II est
nécessaire de vendre cette auto. —II faut mettre la nappe sur la table. — II faut connaître
l'histoire de France. — II faut la savoir. — II faut défendre la patrie.

Напр.: Il faut fermer la porte = II faut que la porte soit fermée.

(б)ВобоихприведенныхнижепредложенияхупотребитеSubjonctif présent
actif: Défendez la patrie; ainsi (pour que) les ennemis n'y entreront pas. Tenez bon,
bientôt (jusqu'à ce que) d'autres viendront à votre secours.

VIII)Проспрягайте во всех лицах: Si je pouvais revoir ma patrie!


ТЕКСТЫДЛЯЧТЕНИЯ: УРОКИ 6—11
BARCAROLLE

«Dites, la jeune belle,
Où voulez-vous aller?
La voile1 ouvre son aile,
La brise va souffler!2«L'aviron est d'ivoire,
Le pavillon de moire3,
Le gouvernail d'or fin;
J'ai pour lest4 une orange,
Pour voile une aile d'ange,
Pour mousse un séraphin.«Dites, la jeune belle,
Où voulez-vous aller?
La voile ouvre son aile,
La brise va souffler!«Est-ce dans la Baltique?

Sur la mer Pacifique,
Dans l'île de Java?
Ou bien dans la Norvège,
Cueillir la fleur de neige,
Oulafleurd'Angsoka?5

«Dites, la jeune belle,
Où voulez-vous aller?
La voile ouvre son aile,
La brise va souffler.

— Menez-moi, dit la belle,
A la rive fidèle

Où l'on aime toujours.

— Cette rive, ma chère,
On ne la connaît guère
Au pays des amours.»

Th. GAUTIER, Poésies diverses.

Примечания:

1. Парус — la voile du bateau; le voile de la mariée — вуаль.

2. Le vent souffle (sans complément); je souffle la bougie (je l'éteins).

3. La moire est une sorte de soierie. .

4. Балласт (необходимый для остойчивости судна).

5. Воображаемая экзотическая страна.

LE PHARE

Tout à coup, au-dessus de ma tête, jaillissait un grand flot de lumière
douce. Le phare était allumé. Laissant toute l'île dans l'ombre, le clair
rayon allait tomber au large de la mer, et j'étais là, perdu dans la nuit,
sous ces grandes ondes lumineuses qui m'éclaboussaient1 à peine en
passant... Mais le vent fraîchissait. Il fallait rentrer. A tâtons, je fermais

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la grosse porte, j'assurais les barres de fer; puis, toujours tâtonnant, je
prenais un petit escalier de fonte qui tremblait et sonnait sous mes pas.
Ici, par exemple2, il y en avait de la lumière.

En entrant, j'étais ébloui. Ces cuivres, ces étains, ces réflecteurs de
métal blanc, qui tournaient avec de grands cercles bleuâtres3, tout ce
miroitement me donnait un moment de vertige.

Au dehors, le noir, l'abîme. Sur le petit balcon qui tourne autour du
vitrage, le vent court comme un fou, en hurlant. Le phare craque, la mer
ronfle. A la pointe de l'île, sur les brisants4, les lames5 font comme des
coups de canon... Par moments un doigt invisible frappe aux carreaux,
quelque6 oiseau de nuit, que la lumière attire, et qui vient se casser la
tête contre le cristal...

D'après ALPHONSE DAUDET, Lettres de mon Moulin.

Примечания:

1.Обрызгивают. Éclabousser (1 группа). Quand je marche dans une flaque d'eau,
l'eau m'éclabousse. Ici ce sont des «gouttes de lumière» qui rejaillissent.

2. Marque ici la surprise, l'opposition violente avec ce qui précède, c'est-à-dire
l'obscurité.

3. Bleuâtre, verdâtre, rougeâtre = qui a des reflets bleus, des tons verts, des teintes
rouges.

4. Скалы, о которые разбиваются волны; также волнорез (сооружение).

5. Волны, валы.

6. C'est sans doute un oiseau...

APRÈS L'EXPLOSION DANS LA MINE

...Une cage1 émerge à la surface du sol. Trois cadavres. Je détourne les
yeux.

«Dix hommes», demande une voix. Cinquante hommes se précipit-
ent. «Non, dix».

On prend les plus solides, les plus jeunes. Un vieillard insiste2 pour
descendre lui aussi, on le renvoie presque durement. Alors, d'une pauvre
voix atone1, il dit: «J'ai mon petit au fond».

A huit heures, le feu, en bas, est éteint. Les corps sont tous à la sur-
face. Il va falloir atteindre maintenant les trente hommes qu'on entend
appeler à travers les cinquante mètres de terre éboulée. On les sauvera...
Il faudra peut-être deux jours (...) Les hommes se succèdent à la tâche.

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Pour les diriger, tous les ingénieurs des puits environnants sont
venus, dès la première heure (...). Des ingénieurs qui, eux aussi,
prendront la pioche, le pic et la pelle, pour que les travaux avancent
plus vite.

A midi, vingt mètres de terre séparent seulement les sauveteurs des
sinistrés . Le travail a marché beaucoup plus rapidement qu'on ne5 le
pensait. Pourtant, il faut reboiser6 la galerie au fur et à mesure7 qu'on
gagne du terrain. Des hommes se blessent, ils ne sentent point leurs
blessures. Il faut aller de l'avant, à tout prix, dans l'air irrespirable de la
galerie, au mépris des poches de gaz ou des poches d'eau qu'on peut
crever.

Il faut avancer, parce que les trente hommes risquent d'étouffer.

On avance. A six heures du soir, le dernier coup de pic, et les
emmurés, qui viennent de passer dix-huit heures effroyables, sont
sauvés.

Demain, les hommes retourneront à la mine.

Dans trois jours, cinquante cercueils passeront dans le village.
Cinquante foyers seront en deuil, mais cinq cents autres foyers s'ouvrir-
ont pour recueillir les orphelins.

O.- P. GILBERT, Pilotes de Ligne.

Примечания:

1.Подъемнаяклетьвшахте. — On dit: la cage de l'oiseau, mais aussi la cage de
l'ascenseur.

2. Insister (1 группа) — настаивать, требовать.

3. Тусклым, безжизненным.

4. От пострадавших.

5.Ne explétif: La phrase n'est pas négative.

6. Вновь установить крепь (redire, refaire, relire...).

7. En même temps que (quand on gagne un mètre, deux mètres, on reboise un mètre,
deux mètres).

TOP

Top est un des trois chiens de la ferme; le plus petit, mais non le
moins important.

Top est un ratier1 de race pure; haut de vingt centimètres, blanc avec
des lunettes marron2, et les oreilles droites et pointues. L'intérieur de sa
gueule est noir et il n'a pas de queue, comme un vrai chien de sa race.

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On le trouve toujours là où il ne devrait pas être: dans vos jambes
lorsque vous êtes pressé; dans la maison, les jours où il pleut et que3 ses
pattes sont noires de boue. Il arrive toujours à point4 pour faire peur à la
poule que vous essayez d'attraper, à la vache que vous tentez en vain de
faire entrer dans une étable.

Comme tous les animaux de la ferme, Top a son travail, sa fonction:
attraper les rats; il est là uniquement pour cela. Je dois dire cependant
qu'il ne s'est jamais soucié d'attraper un seul rat.

M.- Сde FOLLEVILLE. Inédit.

Примечания:

1.Чистопородный крысолов (фокстерьер).

2. De couleur marron.

3. Et où.

4. Как раз вовремя, в нужный момент.

JEANNE D'ARC

Elle s'entretient avec un capitaine de son armée, qui lui reproche
son échec devant Paris.

Gilles de Rais. — (...) Madame Jeanne, c'est un peu de votre faute
a vous, si l'assaut d'hier n'a pas réussi.

Jeanne. — Comment cela, messire?

Gilles de Rais. — Vous ne savez point parler aux soldats.

Jeanne. — Je ne sais point parler aux soldats?

Gilles de Rais. — J'ai le très grand regret, madame Jeanne, d'être
forcé de vous dire que vous ne le savez pas. Je vous entendais bien,
hier, madame Jeanne: vous leur parliez du bon Dieu et de tous les saints
du paradis; vous leur parliez de la France, et de la race royale; vous leur
parliez de la paix, madame Jeanne.

(Un silence)

Oui, ces hommes qui ne vivent que de la guerre, qui ne vivent que par
]la guerre, qui ne vivent que pour la guerre, qui ne respirent que la guerre,
qui ne jouissent que de la guerre (...) vous allez leur vanter les bienfaits de
la paix! Aussi, madame Jeanne, ils vous écoutent: hier au soir, ils ont
quitté la guerre qui se faisait sur les murailles de Paris, et ils sont revenus
à La Chapelle1 goûter les bienfaits de la paix des cantonnements... Non,
madame Jeanne, ce n'est pas cela qu'il faut dire aux soldats.

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Jeanne. — Et qu'est-ce qu'il faut donc leur dire, messire?

Gilles de Rais. — On les assemble autour de soi face à la ville, et on
leur dit: «Soldats, vous êtes mal vêtus et mal nourris. Notre sire le roi
vous doit beaucoup, mais ne peut rien pour vous; il ne peut pas même
vous payer votre solde. Heureusement que vous avez devant vous la
plus riche ville du monde. Vous y trouverez tout: l'or et l'argent, les
belles étoffes, les grandes et les bonnes ripailles2(...) Vous y trouverez
tout: honneur, gloire et richesse: allons, mes soldats: manqueriez-vous
de courage3?

Jeanne (un silence bref). — Messire, écoutez bien: savez-vous ce
que c'est, que celui qui dit ça?

Gilles de Rais. — C'est un bon capitaine, celui qui parle ainsi.

Jeanne. — Non, messire: celui qui parle comme cela, c'est le dernier
des hommes.

Charles PÉGUY, Jeanne d'Arc.

Примечания:

1. Деревня к северу от Парижа.

2. Букв, кутеж, пирушку, т. е. выпивку и жратву.

3. В определенном смысле это перифраз речи Бонапарта перед Итальянской
армией, которой он командовал в 1796 г. Жиль де Ре был одним из величайших
злодеев в истории Франции; он послужил для Шарля Перро прообразом Синей
Бороды. У Ш. Пеги он как бы оттеняет духовную чистоту Жанны.

EN ALLANT AU SACRE DU ROI (1824)

(Victor Hugo s'en va, avec d'autres écrivains et artistes, assister au
sacre du roi Charles X.)

[Sur la route de Paris à Reims,] M. Victor Hugo regardait les bois,
les plaines, les villages et se querellait avec le Romain1 qui accusait les
moulins à vent de déranger les lignes du paysage avec leurs mouve-
ments de bras. Quand on demandait à M. Nodier2 son avis sur les
moulins, il répondait qu'il aimait beaucoup le roi d'atout3; il avait mis
entre ses genoux son chapeau retourné, qui était devenu ainsi une
excellente table de jeu (...).

La partie s'interrompait aux côtes, qu'il fallait monter à pied pour
épargner les chevaux. A une de ces montées, M. Nodier [voit] à terre
une pièce de cinq francs.

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«Tiens, dit-il, le premier pauvre que nous rencontrerons va être
joliment content.

— Et le deuxième donc! dit M. Victor Hugo qui [aperçoit] une
deuxième pièce.

— Et le troisième!» [reprend] M. Alaux, après un moment (...).
D'instant en instant, les trouvailles devenaient plus abondantes.

«Ah! ça, dit l'un, quel est le fou qui s'amuse ainsi à semer ses
trésors?

— Ce n'est pas un fou, dit M. Victor Hugo; c'est plutôt un
millionnaire généreux qui ajoute à la magnificence de la fête en tenant
bourse ouverte».

(Malheureusement avec les pièces de cinq francs, on ramasse
bientôt une croix d'honneur, et la pluie de monnaie s'explique- «La
valise de Victor Hugo avait un trou et, à chaque secousse, elle se
vidait»).

Victor HUGO, raconté par un témoin de sa vie.

Примечания:

1. С живописцем Ало. получившим Римскую премию, которая присуждалась
художникам

2. Шарля Нодье, писателя-романтика, автора прелестных сказок.

3. Козырной король (в игральных картах).

SECTEUR CALME

Nos journées étaient assez calmes. [L'ennemi] bombardait le bois
à des heures très régulières que nous finissions par connaître. Alors
chacun se planquait1 de son mieux et attendait la fin de l'orage (...).

Ces bombardements étaient d'ailleurs, le plus souvent, provoqués par
nous, c'est-à-dire par nos artilleurs. J'en sais quelque chose, car ils
venaient régler leurs tirs dans mon observatoire. [Leur] capitaine était un
réserviste, un homme d'âge mûr, fort courtois, dans le civil2 antiquaire
à Paris, tout près de mon quartier Saint-Sulpice. Aussitôt arrivé il
décrochait notre téléphone, demandait la batterie, donnait ses
coordonnées de tir et commandait: «Envoyez quatre navets1!» Quelques
secondes après, quatre gerbes de neige et de terre fusaient de l'autre côté
dans les champs. C'était le coup de réglage. Aussitôt après il rectifiait par
téléphone et faisait envoyer deux ou trois douzaines de «betteraves».

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Dès que les «betteraves» étaient arrivées à destination nous
attendions la riposte de [l'artillerie ennemie]. C'était réglé comme papier
à musique4. Elle venait exactement vingt minutes après. Vous pouviez
sortir votre montre et vérifier. Alors les fusants5 pleuvaient sur notre
forêt. D'ailleurs les officiers d'artillerie attendaient la fin de l'averse
pour sortir de notre observatoire. [J'ai dit] un jour au capitaine
d'artillerie: «Ce serait le filon6, cette guerre, s'il n'y avait pas les
artilleurs!»

M. FOMBEURE, Les Godillots 7sont lourds.

Примечания:

1. (Солдатский жарг) прятался в укрытии.

2. В довоенной жизни, "на гражданке".

3. Снаряд малого калибра солдаты шутливо называли navet (репа), крупно-
калиберный — betterave (свекла).