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Курс французского языка 2 том Г. Може; (стр. 40 из 50)

(Напр.: Les hirondelles nous quittent en automne (le temps: Quand?)


ТЕКСТЫДЛЯЧТЕНИЯ: УРОКИ 52 — 57

L'ÉLECTRICIEN

[Vidal] arrêta la camionnette, [au hasard], devant une des maisons de
droite, qui était précédée d'une grille, d'un jardinet, et d'un perron. Il sonna.

Une petite bonne vint ouvrir, suivie presque aussitôt d'une dame
assez forte, d'une cinquantaine d'années, en robe d'intérieur, le ventre
proéminent sous la ceinture.

«Qu'est-ce que c'est?» fit [Mme Nigeon] d'un ton ni rogue ni aimable.

Vidal ôta sa casquette, et dit très poliment, avec des sourires: «Je
suis entrepreneur d'électricité ambulant, madame. Ancien combattant,
croix de guerre. Voici ma voiture. Je fais toutes les réparations séance
tenante, et même les petites installations. Quelquefois, ça peut rendre
service. L'avantage pour le client, c'est qu'il est débarrassé tout de suite.
Et je ne prends pas cher». Il tira une carte de sa poche: F. Vidal. «Je
suis bien connu dans la région».

La grosse dame acheva de descendre le perron, prit la carte, y jeta un
coup d'œil, la rendit, regarda tour à tour et plusieurs fois Vidal, le petit
Charles , la camionnette, la chienne, qui elle-même se tenait fort
correctement. Puis son visage s'ouvrit, et elle dit, avec des pauses:

«Oui... en effet... Ça peut être commode... Oui... c'est dommage... Nous
avons fait faire un travail il n'y a pas longtemps... Nous avions attendu des
semaines... Oui, c'est dommage... Mais j'y pense... je crois bien que la voisine
d'à côté... oui, je suis presque sûre... Ils m'en ont parlé hier encore. Ça les
arrangerait peut-être bien. En tout cas, ils pourront discuter avec vous.
Attendez une minute... Mathilde, je vais chez les gens d'à côté. Fermez la porte
si vous voulez, mais ne vous éloignez pas, car je n'ai pas de clef».

Elle alla sonner à la maison voisine, qui avait aussi une grille, un
jardinet, et un perron. Elle fut introduite. On l'entrevit dans le vestibule,
en conversation avec une autre dame d'environ son âge.

Vidal paraissait très calme, mais Charles était fort anxieux2.

La grosse dame revint avec la voisine. Celle-ci fit connaître qu'elle
avait en effet besoin d'un électricien, pour deux réparations. L'une, qui
était sans doute insignifiante, concernait un fer à repasser. L'autre devait
être un peu plus compliquée. Depuis quelques jours, la lumière ne
donnait3 plus dans la cuisine.

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«Mon mari a changé la lampe, mais ça n'a pas mieux marché. Ц
a regardé aussi du côté des plombs. Mais ce n'est pas ça. Vous croyez
que vous pourriez me faire les deux réparations dans l'après-midi?

— Oh! je le pense, madame. Peut-être même avant la fin de l'après-midi.

— Et cela me coûtera combien? — II faut que je voie le travail. Pour
votre fer, il s'agit peut-être seulement d'un mauvais contact, ou d'une
rupture de fil à un bout. Ce sera une affaire de quelques minutes.

«En ce cas je ne vous prendrai presque rien (...). Pour votre éclairage
de cuisine, cela dépend. C'est peut-être très peu de chose». (...).

Il commença par suivre de l'œil la canalisation en hochant la tête. Il
monta sur l'escabeau qu'on lui avait apporté pour atteindre le fusible,
qui était dans le vestibule. Il déclara:

«Le plomb a encore sauté. Mais ce n'est pas lui qui est en faute».

Il remonta sur l'escabeau pour voir de près la douille de la lampe.
Puis il examina l'interrupteur près de la porte. Avec une lame de canif il
souleva en deux ou trois endroits la moulure qui cachait les fils. Il posa
ici et là sa lampe-témoin. Les deux dames et une petite bonne le
regardaient faire. Elles le trouvaient silencieux et sûr de lui comme un
docteur. Charles l'admirait beaucoup.

Après un dernier grimpage sur l'escabeau, pour inspecter la torsade
de fil souple qui courait au plafond, il revint sur le sol, et dit avec une
douce autorité:

«C'est toute la canalisation de votre cuisine qui est à revoir. Une
grande partie du fil est hors d'usage, et se met en court-circuit.
L'interrupteur aussi est à changer4.

— Mais cela va être un très gros travail, dit la propriétaire avec effroi.

— Non. Les percements existent. Les moulures sont posées... il y a peut-
être ça et là un clou mal placé... l'installation a été faite à la va-vite, mais il y
a tout de même des morceaux qui sont bons. Comme fournitures nouvelles
vous n'aurez guère que du fil, l'interrupteur et un fusible.

— Ça me coûtera combien?

— Ça m'ennuie de vous faire un prix, madame, parce qu'alors il faut
que je compte sur l'imprévu et que je majore un peu. Sinon, je vous
compterai le temps de travail, et les fournitures, au plus juste. Moi,
je suis persuadé que j'aurai fini dans quatre heures. Je compte sept
francs5 de l'heure. Cela ferait vingt-huit francs. Il se peut que je m'en
tire avec dix francs de fournitures: vingt-huit et dix, trente-huit. Si vous
me demandez de vous fixer un prix d'avance, je suis obligé de vous dire

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cinquante, à cause de l'imprévu. Autrement, vous êtes à peu près sûre
que ça ne dépassera pas trente-huit, quarante.

— Et mon fer?

— Je ne vous compterai rien pour votre fer.

— Je vois que vous êtes raisonnable. N'est-ce pas, madame Nigeon?

— Oh! très raisonnable! Le travail que nous avons fait faire il
y a quelque temps nous est revenu6 bien plus cher en proportion.
D'ailleurs il n'y a qu'à voir monsieur. Monsieur a l'air sérieux et
arrangeant.»

Vidal remercia d'un salut la grosse dame qui était devenue en si peu
de temps [sa protectrice].

«Alors vous n'avez plus besoin de moi?» dit Mme Nigeon à sa
voisine. «Au revoir, monsieur; au revoir, jeune homme. Bon travail!»

J. ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté.

Примечания:

1.Молодой ученик (подмастерье), сопровождающий Видаля.

2. Встревожен. Sens plus toit que inquiet = обеспокоен.

3. Небылосвета. Différents sens du verbe donner, sans complément d'objet: Les
arbres fruitiers ont bien donné cette année = ont beaucoup produit de fruits. — La
lumière ne donne pas = ne produit aucun éclairage. — La fenêtre donne sur le jardin
= s'ouvre sur le jardin. — II a donné de la tête contre un mur = il a heurté, frappé un
mur avec la tête.

4. = L'interrupteur doit être changé. Toute l'installation est à revoir = doit être
revue. L'électricien a aussi le fer à réparer = doit aussi réparer le fer. (Tournure qui
n'est possible qu'avec des verbes transitifs directs.)

5. La scène se passe en 1938; les prix seraient bien plus élevés aujourd'hui.

6. Обошелся относительно дороже.

AU PARDON1 DE SAINTE-ANNE-LA-PALUD,

EN BRETAGNE

C'est comme un défilé d'idoles vivantes, surchargées d'ornements
lourds et d'éclatantes broderies. Les costumes sont d'une richesse, d'une
somptuosité qu'on ne rencontre pas ailleurs, sauf peut-être chez les
Croates, en Ukraine et dans quelques pays d'Orient. Chaque famille
conserve précieusement le sien, dans une armoire spéciale qui ne
s'ouvre qu'une fois l'an, pour le «dimanche de Sainte-Anne».

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Le spectacle de ces femmes aux parures magnifiques, s'avançant de

leur allure majestueuse, en ce cadre éblouissant, parmi le chant des

litanies et le son voilé des tambours, est assurément une des plus belles

choses qui se puissent2 voir, et le souvenir qu'il vous laisse est de ceux

qui ne s'effacent jamais.

Vieilles ou jeunes, sveltes ou courbées, les «veuves de la mer»
débouchent du porche. L'œil se fatiguerait à les3 vouloir dénombrer
elles sont trop. Elles ont soufflé leurs cierges, pour signifier qu'ainsi
s'est éteinte la vie des hommes qu'elles chérissaient. Elles passent
discrètes, les mains jointes, immédiatement suivies par les «sauvés»
De ces «sauvés» d'aujourd'hui, combien n'en pleurera-t-on pas au
pardon prochain comme «perdus»! Par un sentiment d'une touchante
délicatesse, ils ont revêtu pour la circonstance les effets4qu'ils
portaient le jour du naufrage, au moment où la sainte leur vint en
aide et conjura en leur faveur le péril des flots Jadis, pour aioutei
encore à l'illusion, ils poussaient le scrupule jusqu'à prendre un
bain, tout habillés, au pied des dunes, et assistaient à la «procession
des vœux» le corps ruisselant d'eau de mer. Tous ces hommes
chantent à haute voix. Leur allégresse3 néanmoins demeure sérieuse,
presque triste.

...Le soir descend. Les croix, les bannières viennent de rentrer
à l'église. Aussitôt la dispersion commence. Les chariots s'alignent,
s'ébranlent, partent au grand trot de leurs attelages reposés. Le torrent
des piétons s'écoule par toutes les issues. Le regard suit longtemps ces
minces files sinueuses et bariolées qui serpentent à travers champs et
peu à peu s'égrènent6 pour enfin disparaître derrière les lointains
assombris.

D'après A. LE BRAZ, Au Pays des Pardons
Примечания:

1. Прощение бретонский религиозный праздник Основная церемония —
крестный ход, чтобы получить прощение за грехи (получить отпущение грехов)

2. Qui puissent se voir, qui puissent être vues. Subjonctif dans une proposition
relative, quand l'antécédent du pionom relatif est accompagné d'un superlatif

3 A vouloir les compter

4 Одежду, букв носильные вещи.

5 Радость, возвышающая душ\

6 Se dispersent comme des graines lancées par le semeur

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UN AMÉRICAIN EN CROISIÈRE

Les paquebots français sont renommés pour leur confort et leur
excellente cuisine. Dans l'article ci-dessous un écrivain américain
commente, avec une spirituelle exagération, cette réputation
mondiale.

Le transatlantique Liberté, à bord duquel je vogue, est une véritable
ville flottante, qui déplace 51.840 tonnes, réparties comme suit:
' 2.123 tonnes de caviar, 3.540 tonnes de langoustes, 4.560 tonnes de foie
gras, 5.896 tonnes de truffes, 6.543 tonnes de poulets de Bresse,
8.342 tonnes de sauce hojlandaise, 9.000 tonnes de petits fours1, le reste
étant constitué par un mélangé de salades et de crêpes Suzette2.

Comme'tous les navires français, Liberté a deux équipes d'officiers.
La première dirige le navire, de manière tout à fait satisfaisante
d'ailleurs: la seconde a pour unique fonction de déjeuner et dîner avec
les passagers.

Les maîtres d'hôtel à bord de Liberté, particulièrement ceux des
premières classes, ne ressemblent pas du tout aux maîtres d'hôtel
français ordinaires. Ils veillent à ce que le client ait toujours
satisfaction, quel que puisse être son désir3. Et si vous ne leur posez pas
de colles4, vous perdez leur considération et ils acceptent votre pour-
boire à contre-cœur.

C'est ainsi que, bien que plus de cent plats figurent chaque jour au
menu, il est de bon ton de commander quelque chose qui n'y est pas. J'ai
fait une forte impression à notre maître d'hôtel, le premier jour de la
traversée, en demandant pour le petit déjeuner des foies de moineaux.

— Frais ou congelés? m'a-t-il répondu sans sourciller.

— Panachés5, ai-je décidé.

Il s'est précipité aussitôt vers les cuisines, gai comme un pinson6.

Malheureusement, le lendemain ma femme a commandé un plat qui
était porté sur le menu et notre cote a immédiatement baissé... et j'ai
entendu les garçons qui murmuraient entre eux:

— Lui est très bien; mais elle, elle a commandé du pigeonneau sauté
à l'armagnac, qui est marqué au menu.

— Ces Américains, soupira le second, quand donc apprendront-ils
à manger?

Le lendemain, ma femme essaya de commander encore d'après le
menu, mais cette fois je mis les pieds dans le plat6.

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— Tu vas me faire le plaisir de commander quelque chose de
spécial, ou nous allons être la risée du navire.

— Mais, dit-elle, la truite meunière qui est sur le menu, me tente
beaucoup.

— Alors, commandes-en une demain, quand elle ne sera plus sur le
menu.

— J'en veux une aujourd'hui, dit-elle, avec un entêtement coupable.
Le capitaine attendait près de notre table, patiemment.
Finalement, ma femme se leva et dit:

— Je vais dîner dans la cabine.

— C'est cela, hurlai-je, tu vas me ridiculiser aussi aux yeux du
stewart de cabine! Ah! je savais bien que nous aurions dû prendre
l'avion!

D'après ART BUCHWALD
Примечания

1. Птифуры, рассыпчатое печенье к чаю (не маленькие пирожные, как у нас)

2. Тонкие галеты с апельсиновым ликером.

3. Каким бы (трудноисполнимым) ни было его желание.

4. Каверзные вопросы (о кухне) разг.

5. И так и так, смешанные.

6. Expression proverbiale: весел, какзяблик.

7. Я сурово пресек. . (разг.).

LA FIN DU CAPITAINE HARVEY

Le paquebot Normandy vient d'être abordé par un autre navire, la Mary.

La secousse fut effroyable. En un instant, tous furent sur le pont,
hommes, femmes, enfants, demi-nus, criant, pleurant. L'eau était
furieuse. La fournaise de la machine, atteinte par le flot, râlait. Le
navire n'avait pas de cloisons étanches: les ceintures de sauvetage
manquaient.

Le capitaine Harvey, droit sur la passerelle de commandement, cria:

«Silence tous, et attention! les canots à la mer. Les femmes d'abord,
les passagers ensuite. L'équipage après. Il y a soixante personnes
à sauver». On était soixante et un. Mais il s'oubliait...