Смекни!
smekni.com

Курс французского языка 4 том Г. Може; (стр. 10 из 81)

Наши романизированные предки, которые долгое время называ-
лись галло-римлянами, в середине Vвека подвергались многим наше-
ствиям и позволили поселиться на своей земле германскому племени
франков. Им пришлось дождаться 843 г., когда в результате Верден-
ского договора было создано под властью Карла Лысого королевство
Франция, которое и дало стране ее нынешнее имя и первичное нацио-
нальное
единство.

В продолжение целой эпохи, особенно после восшествия на трон
династии Капетингов (987 г.) монархия постоянно предпринимала
усилия, дабы подчинить своей власти строптивых и мятежных феода-
лов. Филипп Август, Людовик Святой, Филипп Красивый, Людовик
XI— вот те короли, которые в средние века наиболее преуспели в
этом. Впоследствии Генрих IV, положивший конец религиозным вой-
нам, Ришелье и Мазарини, подавившие оппозицию принцев, и Людо-
вик XIV, являвший собой воплощение королевского величия, завер-
шили политическое сплочение французской нации.

С другой стороны, после изгнания в результате Столетней войны из
Франции англичан, короли старались присоединить к короне как можно
большее число провинций. Постепенно Эльзас (1648), Артуа (1659),
Руссильон (1659), Франш-Конте (1678), Лотарингия (1766), Корсика
(1768) были включены в территорию государства, которое накануне
Революции имело очертания и площадь примерно такие, как сейчас.

51


Крайне любопытно, но Революция, уничтожив абсолютизм, пр0-
должала двойной труд, начатый монархией: внутри страны она
"соблюдала и укрепляла административную централизацию"; в пла-
не внешнем, войны, которые она вела против коалиции европейских
государств, усиливали патриотическое воодушевление граждан. Им-
перия же, прежде чем рухнуть после Ватерлоо (1815), сумела дать
стране административный аппарат, успешно действовавший больше
столетия, и одержала достаточно много славных побед, чтобы \
Франции появилось сознание того, что она является великой державой.

Само собой разумеется, при последующих режимах — Реставра-
ции, июльской монархии, Второй империи — было не так уж много
столь же славных дат. Более того, капитуляция Франции при Седане
(4 сентября 1871 г.), приведшая к потере Эльзаса и Лотарингии, была
воспринята как национальная трагедия. Но Третья республика сумела
расширить французское влияние в мире, а в 1919 г. вернуть обе про-
винции, утраченные в 1871 г.; она также укрепила целостность тер-
ритории
и заставила уважать Францию во всех уголках Земли.

Однако вторая мировая война стала для нее крахом; поражение
1940 г. (частично, скажем так, сглаженное в 1944 г.) ослабило матери-
альную мощь страны. Но все указывает на то, что она сможет возро-
диться, как уже неоднократно бывало с нею на протяжении ее долгой
истории.


VERCINGÉTORIX

(52 avant J.- С.)

Inutile de nier ou de regretter ce que la Gaule doit à la conquête romaine.
Pourtant, comment ne pas admirer sa résistance acharnée et ce chef mal-
heureux, qui, dans des conditions impossibles, a tenté de réaliser l'unité de la
nation ?

Si donc, aux yeux des doctes. César est le fondateur involontaire de l'Unité
française, Vercingétorix est cher aux enfants de France, comme notre premier
patriote, notre premier résistant.

Devant le camp, à l'intérieur des lignes de défense, avait été dressée
l'estrade du proconsul1, isolée et précédée de marches, semblable à un
sanctuaire. Au-devant, sur le siège impérial. César se tenait assis, revêtu du
manteau de pourpre. Autour de lui, les aigles des légions2 et les enseignes
soldat gaulois mourant, des cohortes , signes visibles des divinités protec-
trices de 1 armée romaine. En face de lui, la montagne que couronnaient les
remparts d'Alésia3 avec ses flancs couverts de cadavres (...). Comme
spectateurs, quarante mille légionnaires debout sur les terrasses et les tours,
entourant César d'une couronne armée. A l'horizon enfin, l'immense
encadrement des collines, derrière lesquelles les Gaulois fuyaient au loin.

Dans Alésia, les chefs et les convois d'armes se préparaient: César allait
recevoir, aux yeux de tous, la preuve palpable de la défaite et de la
soumission de la Gaule.

Vercingétorix sortit le premier des portes de la ville, seul et à cheval.
Aucun héraut ne précéda et n'annonça sa venue. Il descendit les sentiers de
la montagne, et il apparut à l'improviste devant César.

Il montait un cheval de bataille, harnaché comme pour une fête. Il
portait ses plus belles armes; les phalères4 d'or brillaient sur sa poitrine. Il
redressait sa haute taille, et il s'approchait avec la fière attitude d'un
vainqueur qui va vers le triomphe.

Les Romains qui entouraient César eurent un moment de stupeur et
presque de crainte, quand ils virent chevaucher vers eux l'homme qui les
avait si souvent forcés à trembler pour leur vie. L'air farouche, la stature
superbe, le corps étin-celant d'or, d'argent et d'émail, il dut paraître plus
grand qu'un être humain, auguste comme un héros: tel se montra Décius,
lorsque, se dévouant aux dieux pour sauver ses légions, il s'était précipité
à cheval au travers des rangs ennemis.

53


C'était bien, en effet, un acte de dévotion religieuse, de dévouement
sacré, qu'accomplissait Vercirigétorix. Il s'offrit à César et aux dieux
suivant le rite mystérieux des expiations volontaires.

Il arrivait, paré comme une hostie. Il fit à cheval le tour du tribunal,
traçant rapidement autour de César un cercle continu, ainsi qu'une victime
qu'on promène et présente le long d'une enceinte sacrée. Puis il s'arrêta
levant le proconsul, sauta à bas de son cheval, arracha ses armes et ses
phalères, les jeta aux pieds du vainqueur: venu dans l'appareil du soldat, il
se dépouillait d'un geste symbolique, pour se transformer en vaincu et se
montrer en captif. Enfin il s'avança, s'agenouilla, et, sans prononcer une
parole, tendit les deux mains en avant vers César, dans le mouvement de
l'homme qui supplie une divinité.

Les spectateurs de cette étrange scène demeuraient silencieux. L'éton-
nement faisait place à la pitié. Le roi de la Gaule s'était désarmé lui-même,
avouant et déclarant sa défaite aux hommes et aux dieux. Les Romains se
sentirent émus, et le dernier instant que Vercingétorix demeura libre sous
le ciel de son pays lui valut une victoire morale d'une rare grandeur.

Elle s'accrut encore par l'attitude de César: le proconsul montra trop
qu'il était le maître, et qu'il l'était par la force. Il ne put toujours, dans sa
vie, supporter la bonne fortune avec la même fermeté que la mauvaise.
Vercingétorix se taisait: son rival eut le tort de parler, et de le faire, non
pas avec la dignité d'un vainqueur, mais avec la colère d'un ennemi. Il
reprocha à l'adversaire désarmé et immobile d'avoir trahi l'ancien pacte
d alliance, et il se laissa aller à la faiblesse des rancunes banales.

Puis il agréa sa victime, et donna ordre aux soldats de l'enfermer, en
attendant l'heure du sacrifice*.

camille jullian. Vercingétorix (1901 ).
Примечания:

1. ТоестьЦезаря. 2. Войсковая единица в римской армии. 3. Крепость недалеко от
Дижона, в которой засел с галльским войском Верцингеторикс и которую осаждал
Цезарь. 4. Металлические украшения в форме пластинок или блях, служившие знака-
ми воинского отличия в римской армии.

Вопросы:'

* On étudiera, dans ce récit, les éléments gui en constituent le pittoresque et le

pathétique.

54


SAINT LOUIS (1215-1270) REND
LA JUSTICE AU BOIS DE VINCENNES

Saint Louis est le seul roi de France qui ait été canonisé. C'est assez dire les
services éclatants qu'il rendit à la Chrétienté, tant par sa participation aux
deux dernières croisades que par son amour de la justice et de la paix. N'est-
ce pas lui qui soutenait, contre son entourage: «Je veux céder ce territoire au
roi d'Angleterre, pour mettre amour entre mes enfants et les siens»?
Peu d'hommes ont su mieux évoquer cette noble figure que le sire de JO1N-
VILLE, qui fut longtemps le compagnon du souverain et, en 1305, écrivit
l'histoire du saint roi.

Souvent* en été il allait s'asseoir au bois de Vincennes après la messe,
s'adossait à un chêne et nous faisait asseoir autour de lui. Tous ceux qui
avaient une affaire venaient lui parler sans être empêchés par un huissier ni
personne d'autre. Et alors il demandait de sa propre bouche: «Y a-t-il
quelqu'un ici qui ait un litige1?» Ceux qui avaient un litige se levaient; et il
disait: «Taisez-vous tous, et l'on vous jugera les uns après les autres.» Et
alors il appelait monseigneur Pierre de Fontaine et monseigneur Geoffroy
de Villete et disait à l'un d'eux: « Jugez-moi ce litige.»

Et quand il voyait quelque chose à amender dans les paroles de ceux qui
parlaient pour lui ou dans les paroles de ceux qui parlaient pour autrui, il
l'amendait lui-même de sa propre bouche. Je l'ai vu quelquefois, en été,
venir pour juger son monde, au Jardin de Paris2, vêtu d'une cotte de
camelot3 avec une tunique en tiretaine sans manches, une écharpe de
cendal4 noir autour du cou, très bien peigné et sans coiffe5 et un chapeau de
plumes de paon blanc sur la tête. Il faisait étendre un tapis pour nous
asseoir autour de lui; et tous les gens qui avaient affaire à lui étaient debout
autour de lui; et alors il les faisait juger comme je vous ai dit à propos du
bois de Vincennes*. (Texte mis en français moderne).

joinville. Histoire de Saint Louis.
Примечания:

1. Имеются в виду жалобы на королевских чиновников, что подтверждается и нача-
лом следующего абзаца. 2. На острове Сите. 3. La cotte — род кафтана, иногда без рука-
вов. Le camelot — шерстяная ткань, камлот. Le tiretain — грубое сукно. 4. Шелковая
ткань. 5. Род камилавки, круглой шапочки без полей, надевавшейся иногда под шляпу.

Вопросы:

*Quc'ls détails font; ressortir la simplicité du roi?

55


JEANNE D'ARC, OU LE REFUS
D'ABDIQUER (1412-1431)

Défoules les figures de l'histoire de France, il n'en faut pas chercher de pi ихtouchante ni de plus populaire que celle de Jeanne d'Arc. Et son épopée,
depuis les voix entendues par la petite bergère de Domremy, jusqu 'au supplice
final, est inscrite dans tous les esprits et dans tous les cœurs, et bien au-delà
des frontières de France.

Entre tant d'épisodes émouvants, il en est un qui, à très juste titre, a retenu
.l'attention et inspiré le beau talent de THIERRY MAULNIER: celui où la jeune
fille, après avoir abjuré de force devant le tribunal, reprend peu .à peu
conscience d'elle -même et retourne à cette irrésistible vocation où l'appelle
«l'autre Jeanne», la Jeanne qui n'a 'point trahi, la Jeanne qui refuse
d'abdiquer....

Dans le cachot, Jeanne, ayant abjuré, entend la voix de sa conscience qui parle et
qui la rappelle à son devoir. D'au ces personnages: Jeanne et l'Autre Jeanne.

L'AUTRE JEANNE. — Regarde-moi. Je suis celle qui a trouvé la France
sur sa croix et qui l'a déclouée, et par qui est venu pour elle le jour de la
Résurrection. Je suis celle que tu es.

JEANNE. — Celle-là, je l'ai reniée par désarroi, par fatigue et par peur du
feu. Tout est fini.

L'AUTRE JEANNE. — Je suis celle que tu es dans des millions d'yeux qui
te contemplent. Je t'appelle à moi et je te soutiendrai dans tout ce qui te
reste à faire. Ta vérité, c'est la légende*. Ta légende te réclame pour te
garder jusqu'à la fin des temps. Le moment est venu de ressembler à celle
que tu es dans le cœur des hommes. Le moment est venu de me ressembler.
Debout!

JEANNE. — Mes Français m'accueillaient à genoux dans les villes et
m'acclamaient après les batailles, et remerciaient Dieu de ce que je leur
avais été envoyée. Maintenant, ils m'injurient dans les rues de Rouen,
quand j'y passe avec ceux qui me gardent, et disent que si j'ai fait
soumission, c'est que je ne venais pas de la part de Dieu.