Смекни!
smekni.com

Курс французского языка 4 том Г. Може; (стр. 40 из 81)

4. Марко Поло (ок. 1254 - 1324) — венецианец, совершивший путешествие чере» всю
Азию в Китай, где прожил 17 лет, после чего морем вернулся в Италию. 5 Галион -
парусный корабль XVI- XVIIвеков с пушечным вооружением. 6. Двое шпейцев,
которых Картье привез во Францию после своего первого путешествия в Канаду
7. Futur de passé. 8. Город, расположенный на реке св.Лаврентия чуть ниже озера
Онтарио. 9. Окликнули, позвали.

Вопросы:

* Suivez sur une carte l'itinéraire de J. Cartier. Énumérez toutes les difficultés
rencontrées par le navigateur.

UNE SCIENCE FRANÇAISE:
LA SPÉLÉOLOGIE

// )' a de la grandeur à découvrir des territoires inconnus foui accroîttc la

gloire de sa patrie. Il y en a davantage encore à explorer la terre au nom de la

science pure, sans autre but que de la faire mieux connaître aux autres

hommes.

On comprend donc l'enthousiasme de NORBERT CASTERET pour la spéléologie,

puisque cette science toute récente permet à ses adeptes de s'enfoncer au cœur

de la terre pour lui arracher de nouveaux secrets.

221


Qui de nous, encore enfant, après avoir lu un voyage autour du monde
ou un récit de grande exploration, n'a pas rêvé d'être un jour navigateur ou
explorateur pour aller à l'aventure sur les océans ou dans un pays lointain
et mystérieux?

Beaucoup certainement ont fait ce rêve, mais pour beaucoup aussi
hélas! il est allé rejoindre depuis longtemps d'autres illusions et enthousi
asmes d'enfance à jamais perdus. D'ailleurs, être chargé de mission et aller
en exploration pour découvrir des terres nouvelles ou traverser des régions
sauvages est presque devenu une éventualité irréalisable, un événement
d'un autre âge. On ne va plus à vrai dire explorer à l'aventure, et les temps
seront bientôt révolus — s'ils ne le sont déjà — des expéditions lointaines
vers des régions mystérieuses, marquées jadis sur les atlas de la mention
troublante «terres inexplorées*»...

Mais si notre planète a été parcourue en tous sens, voire survolée; si
toutes les mers du globe ont été sillonnées ou survolées; s'il ne subsiste
sans doute que peu à découvrir réellement à la surface de la Terre, il reste
à en explorer le sous-sol, à pénétrer dans les arcanes1 vierges de milliers de
mondes souterrains. Ce domaine souterrain est mal connu, et tel qui
rougirait d'ignorer le nom et l'altitude d'une montagne élevée, le nom et la
longueur d'un grand fleuve ou la situation géographique d'un petit pays,
voire d'une ville, ignore totalement les noms, dimensions et lieux des plus
grandes cavernes, des gouffres les plus profonds, des longues rivières
hypogées2 et des puissantes résurgences'.

Oui, le monde souterrain est à coup sûr le moins connu, donc le plus
susceptible de réserver des surprises, de sensationnelles découvertes et des
aventures mouvementées aux explorateurs et aux savants qui s'efforcent de
pénétrer sous terre et qu'un néologisme4 disgracieux et peu euphonique a
affublés du nom de spéléologues.

La spéléologie, ou science des cavernes, est une branche tard venue du
savoir humain, beaucoup plus variée et passionnante qu'on ne le croit
généralement, car il y a dans les entrailles de la terre de quoi étonner et
émouvoir l'être le plus fruste, de quoi faire rêver le poète et le philosophe,
et matière à intriguer et à confondre le savant** (...).

Énumérer les branches de la science qui peuvent être étudiées sous terre
équivaudrait à entamer une nomenclature copieuse et difficilement
restrictive des sciences naturelles. Tout ce que l'on peut dire, c'est que la
France est un pays privilégié au point de vue spéléologique. Elle est riche
en outre en cavités pittoresquement aménagées pour les curieux, les
touristes qui par milliers chaque année visitent ces cavernes. Quant aux

222


spéléologues ils sont actuellement légion.

La spéléologie, née en France vers 1888 avec Martels et une douzaine
de ses émules que l'on ne prenait guère au sérieux, connaît maintenant une
grande vogue, un essor prodigieux.

Il n'est plus dans notre pays une province, un département, une ville qui
ne compte une section de la Société Spéléologique de France, un groupe
d'amateurs de cavernes ou des équipes d'Eclaireurs et de Scouts
spéléologues.

Toute une jeunesse avide de sensations neuves et fortes, attirée par le
mystère des cavernes, le goût du risque et de l'aventure, l'attrait d'études
variées et passionnantes, se voue aux recherches souterraines et explore ce
domaine nouveau, riche de promesses et de révélations sensationnelles,
d'où la science n'est pas exclue, car la spéléologie est un sport au service de
la science, de multiples sciences.

NORBERT CASTERET. L'Homme et le Monde souterrain .
Примечания:

1. Секреты, тайны. 2. Iреческое слово, означающее подземный 3 Выход подзем-
ных вод на поверхность. 4 Неологизм, i e недавно возникшее и вошедшее в обиход
слово . 5 Основатель Общества спелеологии

Вопросы:

* Quelles ыщтtles terres qui, aujourd'hui encore, restent inexplorées9

** Essayez de piéciser en quoi la spéléologie peut intéresser le poète, le philosophe «ш« bien que
le savant

LE VOL HISTORIQUE DE LOUIS
BLÉRIOT

Dans le domaine de l'aviation, les Français ont souvent joué un rôle de
premier plan. Ils pourraient s'enorgueillir d'avoir, avec Ader, créé le premier
aéroplane volant, que son inventeur baptisa du nom giacieux d'avion (1897).
Mais l'initiateur essentiel, celui qui s'est acquis la double gloire d'être le
constructeur et le pilote du premier appareil capable de traverser la mer, c'est
Louis BLÉRIOT. Le 25 juillet 1909, il parvint à survoler la Manche et à joindre,
en trente-deux minutes, la France à l'Angleterre. Un monument, élevé en sol
britannique, marque d'ailleurs le point précis où s'acheva cet exploit.

223


A 4 heures 41, je décollai le 25 juillet 1909. J'étais quelque peu ému.
Qu'allait-il m'arriver? Atteindrais-je Douvres ou me poserais-je au milieu
de la Manche?

Je piquai directement vers la côte anglaise, m'élevant progressivement
mètre par mètre. Te passai au-dessus de la dune d'où Alfred Leblanc1
m'envoyait ses souhaits. J'étais entre le ciel et l'eau. Du bleu partout.

A partir du moment où j'eus quitté le sol, je n'éprouvai plus la moindre
émotion et n'eus plus le temps d'analyser mes impressions. C'est par la suite
que je me rendis compte des risques courus et de l'importance de mon vol.

Là-haut, je trouvais seulement que ma vitesse était bien au-dessous de
ce que j'espérais. Cela tenait au tapis uniforme qui s'étendait sous mes
ailes. Je n'avais pas le moindre point de repère, alors que sur la terre, les
arbres, les maisons, les bois constituent autant de bornes permettant d'avoir
une idée de l'allure de l'appareil en vol. Survoler l'eau est d'une monotonie
exaspérante.

Pendant les dix premières minutes, je me dirigeai perpendiculairement
à la côte, laissant à ma droite le contre-torpilleur Escopette, chargé de me
convoyer et que je dépassai rapidement.

Sans boussole, perdant de vue la terre de France, ne distinguant pas le
territoire anglais, j'immobilisai mes deux pieds pour ne pas bouger le
gouvernail de direction. J'avais peur de dériver.

Pendant dix nouvelles minutes, je volai à cent mètres en aveugle, droit
devant moi. L'Escopette était loin derrière. Je n'avais plus le moindre
guide. Mon isolement était sinistre.

Enfin, voici à l'horizon une ligne grise. L'espoir du triomphe naît en
moi. J'approche. Je fais environ soixante à l'heure. Le vent s'élève. Je
m'aperçois que j'ai été déporté de plus de six kilomètres vers la droite
malgré mes précautions. Au lieu de me trouver face à Douvres, je suis
devant Saint-Margaret.

Trois bateaux s'offrent à ma vue. Les équipages agitent leurs casquettes,
leurs bras, me faisant part de leur enthousiasme. Oui, mais j'aimerais mieux
apprendre d'eux de quel côté me diriger, d'autant plus que je ne sais pas ce
qui m'attend, n'ayant pas eu la possibilité de venir étudier les terrains
susceptibles de me recevoir.

A Saint-Margaret, les falaises sont trop hautes. Chaque fois que je tente
de passer au-dessus, un remous me rabat de vingt mètres. Le sol
britannique se défend vigoureusement. Vais-je être obligé d'abandonner
alors que je touche au port? Et ma provision d'essence qui doit commencer
à s'épuiser... Il faut me dépêcher et sortir de cette prison dans laquelle je

224


semble enfermé.

Pour gagner Douvres, je vole dans le sens des petits bateaux qui,
au-dessous de moi, semblent rentrer. Je longe la côte du nord au sud.
Оjoie! Elle commence à décroître. Je peux passer. Mais le vent, qui s'est
levé et contre lequel je lutte désespérément, reprend de plus belle.

Tout à coup j'aperçois un drapeau tricolore qu'on agite avec fureur. Je
me rappelle alors que le journaliste français Fontaine m'avait écrit qu'il me
signalerait de la sorte un endroit propice pour l'atterrissage. Je n'y pensais
plus. C'est lui. Quel bonheur! Je vais pouvoir me poser.

Je me précipite vers la terre où je suis ainsi appelé et me prépare
à atterrir. Je subis des remous — tant pis. Je suis renvoyé par un tourbillon
en approchant du sol. Qu'importé. Je peux bien risquer de casser une fois
de plus mon matériel. Le jeu en vaut la chandelle. Je coupe l'allumage
à vingt mètres de haut et j'attends. Il n'est pas d'exemple que, dans pareil
cas, on s'éternise en l'air. Le sol opère comme un aimant: mon fidèle Bl.-XI
s'en tire avec l'hélice brisée, le châssis endommagé*.

LOUIS BLÉRIOT (cité par Jacques Mortane).
Примечания:

1. Преданный друг Луи Блерио.
Вопросы:

*'D'après ce récit, quelle idée peut-on se faire de la difficulté de l'expiait réalisé par
Louis Blériot?Montrez l'extrême simplicité avec laquelle s'exprime l'aviateur.

MAURICE HERZOG ET LOUIS
LACHENAL À L'ANNAPURNA

Dans l'histoire de l'alpinisme, c'est une très grande date que celle du 3 juin
1950: ce jour-là, des hommes, pour la première fois, gravirent un des plus
hauts sommets de l'Himalaya et dépassèrent l'altitude, jamais atteinte encore,
de 8 000 mètres.

Ces hommes étaient deux Français: MAURICE HERZOG et Louis LACHENAL, le
premier un intellectuel, le second un guide de l'école de Chamonix. Sept
camarades, de même nationalité, les avaient accompagnés.

Maurice Herzog, le narrateur, et Louis L.acbenal ont quitté le dernier camp de
base pour tenter l'escalade de l'A.nnapurna. il fait affreusement froid, mais ils
montent quand même1.

225


Avec la neige qui brille au soleil et saupoudre le moindre rocher, le
décor est d'une radieuse beauté qui me touche infiniment. La transparence
absolue est inhabituelle. Je suis dans un univers de cristal. Les sons
s'entendent mal. L'atmosphère est ouatée.

Une joie m'étreint; je ne peux la définir. Tout ceci est tellement nouveau
et tellement extraordinaire!

Ce n'est pas une course comme j'en ai fait dans les Alpes, où l'on sent
une volonté derrière soi, des hommes dont on a obscure conscience, des
maisons qu'on peut voir en se retournant.

Ce n'est pas cela.

Une coupure immense me sépare du monde. J'évolue dans un domaine
différent: désertique, sans vie, desséché. Un domaine fantastique où la
présence de l'homme n'est pas prévue, ni peut-être souhaitée. Nous bravons
un interdit, nous passons outre à un refus, et pourtant c'est sans aucune
crainte que nous nous élevons (...).

L'arête sommitale2 se rapproche.

Nous arrivons en contrebas de la grande falaise terminale. La pente en
est très raide. La neige y est entrecoupée de rochers.

«Couloir!..»

Un geste du doigt. L'un d'entre nous souffle3 à l'autre la clé de la
muraille. La dernière défense!

«Ah!., quelle chance!»

Le couloir dans la falaise est raide, mais praticable.

«Allons-y!»

Lachenal, d'un geste, signifie son accord. Il est tard, plus de midi sans
doute. J'ai perdu conscience de l'heure: il me semble être parti il y a quel-
ques minutes.

Le ciel est toujours d'un bleu de saphir. A grand-peine, nous tirons vers
la droite et évitons les rochers, préférant, à cause de nos crampons, utiliser
les parties neigeuses. Nous ne tardons pas à prendre pied dans le couloir
terminal. Il est très incliné... nous marquons un temps d'hésitation.

Nous restera-t-i'l assez de force pour surmonter ce dernier obstacle?

Heureusement la neige est dure. En frappant avec les pieds et grâce aux
crampons, nous nous maintenons suffisamment. Un faux mouvement serait
fatal. Il n'est pas besoin de tailler des prises pour les mains: le piolet
enfoncé aussi loin que possible sert d'ancré.

Lachenal marche merveilleusement. Quel contraste avec les premiers jours!
Ici, il peine, mais il avance. En relevant le nez de temps à autre, nous voyons le
couloir qui débouche sur nous ne savons trop quoi4 une arête probablement.

226


Mais où est le sommet?

A gauche ou à droite?

Nous allons l'un derrière l'autre, nous arrêtant à chaque pas. Couchés
sur nos piolets, nous essayons de rétablir notre respiration et de calmer les
coups de notre cœur qui bat à tout rompre.