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Курс французского языка 4 том Г. Може; (стр. 31 из 81)

sainte-beuve. Port-Royal (1840 - 1850).
Примечания:

1. Мать Анжелика Арно (1591-1661), реформировавшая орден. 2. Дювержье де
Оранн, аббат де Сен-Сиран (1581-1643), духовник Пор-Рояля, был другом Янсения и
сторонником его доктрины, способствовал ее распространению. 3. Отцы Церкви.
4. Янсенисты не верили в вечное спасение человека без вмешательства Благодати, т.е.
без помощи Бога. 5. Галликанизмом называется движение среди французского духо-
венства за автономию церкви Франции от римского папы. 6. Янсений (1585-1638),
голландский теолог, автор трактата о св.Августине и его учении о благодати и предо-
пределении, ставшего основой янсенистской доктрины. 7. Бретонский монах Пелагий
(Vв.) считал, что человек может достичь спасения вне зависимости от господней бла-
годати своей праведной жизнью и благочестивыми поступками. Полупелагианцы, не
столь категоричные, признавали частичную возможность для человека спасения при
Условии благочестивой жизни. 8. Янсенизм категорически отрицал свободу воли.

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9. Вследствие первородного греха. 10. Смягчению. 11. В "Эмиле" Руссо один из пер-
сонажей, савойский викарий, наблюдая со своим воспитанником за восходом солнца
над горами, излагает ему основы своеобразной естественной религии, или религии
природы.

Вопросы:

*0пa souvent reproché aux jansénistes d'être des sortes de protestants inavoués. Que
pensez-vous de ce grief?

**Expliquez la vérité et la profondeur de cette formule.

VIEUX PROTESTANTS DU PAYS
CÉVENOL

Si la France est la «fille aînée de l'Église», elle est aussi la patrie de Calvin; et
la Réforme s'y est implantée assez profondément pour que la révocation de
l'Edit de Nantes
(1685) ou les persécutions des «Missionnaires bottés» qu'étai-
ent les dragons du roi fussent impuissantes à l'extirper. Tout au plus ces
persécutions firent-elles du protestant français un homme durci dans sa foi et
prêt à tout souffrir pour elle.

ANDRÉ GIDE, élevé lui-même dans la religion réformée, a pu connaître encore, dans son
enfance, de ces vieux huguenots des Cévennes, en qui s'était perpétué le souvenir des
épreuves de jadis et qui en avaient conservé comme une rudesse invétérée.

Mon grand-père était mort depuis assez longtemps lorsque je vins au
'monde; mais ma mère l'avait pourtant connu, car je ne vins au monde que
six ans après son mariage. Elle m'en parlait comme d'un huguenot austère,
entier, très grand, très fort, anguleux, scrupuleux à l'excès, inflexible, et
poussant la confiance en Dieu jusqu'au sublime*. Ancien président du
tribunal d'Uzès, il s'occupait alors presque uniquement de bonnes œuvres et
de l'instruction morale et religieuse des élèves de l'école du Dimanche.

En plus de Paul, mon père, et de mon oncle Charles, Tancrède Gide
avait eu plusieurs enfants qu'il avait tous perdus en bas âge, l'un d'une
chute sur la tête, l'autre d'une insolation, un autre encore d'un rhume mal
soigné; mal soigné pour les mêmes raisons apparemment qui faisaient qu'il
ne se soignait pas lui-même. Lorsqu'il tombait malade, ce qui du reste était
peu fréquent, il prétendait ne recourir qu'à la prière; il considérait
l'intervention du médecin comme indiscrète, voire impie*, et mourut sans
avoir admis qu'on l'appelât.

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Certains s'étonneront peut-être qu'aient pu se conserver si tard ces
formes incommodes et quasi paléontologiques de l'humanité; mais la petite
ville d'Uzès était conservée tout entière; des outrances comme celles de
,mon grand-père n'y faisaient assurément point tache; tout y était
à l'avenant1; tout les expliquait, les motivait, les encourageait au contraire,
les faisait sembler naturelles; et je pense du reste qu'on les eût retrouvées
à peu près les mêmes dans toute la région cévenole, encore mal ressuyée2
des cruelles dissensions religieuses qui l'avaient si fort et si longuement
tourmentée (...).

Ceux de la génération de mon grand-père gardaient vivant encore le
souvenir des persécutions qui avaient martelé leurs aïeux, ou du moins
certaine tradition de résistance; un grand raidissement intérieur leur restait
de ce qu'on avait voulu les plier. Chacun d'eux entendait distinctement le
Christ lui dire, et au petit troupeau tourmenté: «Vous êtes le sel de la terre;
or si le sel perd sa saveur, avec quoi la lui rendra-t-on?»...

Et il faut reconnaître que le culte protestant de la petite chapelle d'Uzès
présentait, du temps de mon enfance encore, un spectacle particulièrement
savoureux. Oui, j'ai pu voir encore les derniers représentants de cette
génération de tutoyeurs de Dieu assister au culte avec leur grand chapeau
de feutre sur la tête, qu'ils gardaient durant toute la pieuse cérémonie, qu'ils
soulevaient au nom de Dieu, lorsque l'invoquait le pasteur, et n'enlevaient
qu'à la récitation de «Notre Père...». Un étranger s'en fût scandalisé comme
d'un irrespect, qui3 n'eût pas su que ces vieux huguenots gardaient ainsi la
tête couverte en souvenir des cultes en plein air et sous un ciel torride. dans
les replis secrets des garrigues, du temps que le service de Dieu selon leur
foi présentait, s'il était surpris, un inconvénient capital4**.

ANDRÉ GIDE. Si le grain ne meurt (1926).

Примечания:

1. Все здесь было в таком же роде. 2. Не вполне оправившийся (букв, просохший).
3- A pour antécédent un étranger. 4. Au sens propre: mortel (qui coûte la tête).

Вопросы:

* Expliquez les expressions: «Poussant la confiance en Dieu jusqu'au sublime.» — Et,
Plus bas:
«II considérait l'intervention du médecin comme impie.»

** Montrez que l'écrivain a gardé un grand respect pour ces huguenots d'autrefois


UN ANTICLÉRICAL:
LE PHARMACIEN HOMAIS

L'irrévérence, qui est un des traits fondamentaux du caractère gaulois, s'est
traduite, sur le plan religieux, dans le double mouvement de la libre pensée et
de l'anticléricalisme, dont les attaches, en France, sont anciennes et protondes.
A cet égard, le voltairianisme s'insère tout naturellement dans une des
traditions séculaires de l'esprit français. Encore convient-il de ne pas le
confondre avec la caricature qui en a souvent été faite et que représente si bien
le personnage créé par FLAUBERT ce pharmacien Harnais, devenu un des
«type » les plus célèbres de la littérature française.

«Qu'y a-t-il pour votre service, monsieur le curé? demanda la maîtresse
d'auberge, tout en atteignant sur la cheminée un des flambeaux de cuivre
qui s'y trouvaient rangés en colonnades avec leurs chandelles; voulez-vous
prendre quelque chose? Un doigt1 de cassis, un verre de vin?»

L'ecclésiastique refusa fort civilement. Il venait chercher son parapluie,
qu'il avait oublié l'autre jour au couvent d'Ernemont, et, après avoir prié
Mme Lefrançois2 de le lui faire remettre au presbytère dans la soirée, il
sortit pour se rendre à l'église, où sonnait l'Angélus'.

Quand le pharmacien n'entendit plus sur la place le bruit de ses souliers,
il trouva fort inconvenante sa conduite de tout à l'heure. Ce refus d'accepter
un rafraîchissement lui semblait une hypocrisie des plus odieuses.

«Taisez-vous donc, monsieur Homais! vous êtes un impie! vous n'avez
pas de religion!» Le pharmacien répondit:

«J'ai une religion, ma religion, et même j'en ai plus qu'eux tous avec leurs
momeries4 et leurs jongleries! J'adore Dieu, au contraire! Je crois en l'Être
suprême, à un Créateur, quel qu'il soit, peu m'importe, qui nous a placés ici-
bas pour y remplir nos devoirs de citoyen et de père de famille; ma.is je n'ai
pas besoin d'aller, dans une église, baiser des plats d'argent, et engraisser de
ma poche un tas de farceurs qui se nourrissent mieux que nous! Car on peut
l'honorer aussi bien dans un bois, dans un champ, ou même en contemplant la
voûte éthérée, comme les anciens. Mon Dieu, à moi, c'est le Dieu de Socrate.
de Frankiin, de Voltaire et de Béranger ! Je suis pour la Profession de foi du
Vicaire savoyartf
et les immortels principes de 89)! Aussi je n'admets pas un
bonhomme du bon Dieu qui se promène dans son parterre la canne à la main,
loge ses amis dans le ventre des baleines7, meurt en poussant un cri et
ressuscite au bout de trois jours: choses absurdes en elles-mêmes et
complètement opposées, d'ailleurs, à toutes les lois de la physique; ce qnl

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nous démontre, en passant, que les prêtres ont toujours croupi dans une
ignorance turpide8, où ils s'efforcent d'engloutir avec eux les populations*.

GUSTAVE FLAUBERT. Madame Bovary (1857).
Примечания
:

1. На палец. 2. Хозяйка ресторанчика. 3. Ангелус, колокольный звон, призываю-
щий к молитве. 4. Неуместные церемонии, притворство. 5. Беранже, Пьер Жан
(1780 - 1857) — французский поэт, автор песен антимонархической и антиклерикаль-
ной направленности. 6. В романе Ж.-Ж. Руссо "Эмиль". 7. Намек на библейского про-
рока Иону, которого проглотил кит. 8. Вгнусномневежестве.

Вопросы:

* En quoi consiste le ridicule du personnage? Montrez le tour vulgaire que prennent
ses invectives.


IX. Общественная жизнь

Как и во всех крупных странах, общественная жизнь во Франции
иногда бывает очень бурной. Даже чрезмерно, как кажется некоторым
нашим друзьям. Все оттого, что во Франции демократия перешла не-
кую грань: законодательная власть слишком часто подминает власть
исполнительную, а раздробленность партий и их неспособность соз-
давать прочные коалиции долгое время мешала любому правительст-
ву работать согласованно и целенаправленно.

Такая ситуация объясняется многими причинами. Первая и, вне
всяких сомнений, самая главная — наш национальный характер.
Француз по своей натуре индивидуалист до такой степени, что ему
невыносима сама мысль об объединении, а если он и пойдет на него.
то уж отказаться от свободы суждений в пользу групповых интересов
не согласится ни за что. Избиратель чаще обращает внимание на лич
ность кандидата, чем на политическую платформу, которую тот прел
ставляет. Оказавшись избранным в парламент, француз вовсе не обя
зательно присоединится при голосовании к своим коллегам по поли-
тической группировке. Оттого во Франции такое множество партий,
оттого происходят их расколы во время работы законодательного ор-
гана, оттого-то во Франции такое небывалое количество депутатов и
сенаторов, именующих себя "независимыми". И в этом же причина
министерских кризисов, которые до установления Пятой Республикг
могли затягиваться на долгие недели...

После того как к власти пришел голлизм, бурность политическом
жизни сменилась молчаливой дисциплиной, нарушаемой время о
времени социальными либо студенческими волнениями, дисциплп
ной, которая в конечном счете направляет движение жизни всего го-
сударства.

Облик внутренней политики изменился, избрание президента рее
публики всеобщим голосованием, похоже, встретило поддержку на-
рода. Можно ли сказать то же самое о практике референдумов, кото-
рая является необходимым следствием новой политической системы
но существенно снижает значение Национального Собрания и заменяс

176 .


парламентские дискуссии общенародным голосованием, когда необ-
ходимо ответить "да" или "нет" на достаточно просто сформулиро-
ванные вопросы?

Все эти факты как бы оттеняют то исключительное положение, ко-
торое занял в политической жизни человек (имеется в виду де Голль),
чьи инициативы не могли порой не удивлять огромное множество
французов.