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Курс французского языка 4 том Г. Може; (стр. 36 из 81)

Tous les honneurs convergeaient en cet honneur... Tout était un rythme
et un rite et une cérémonie depuis le petit lever Tout était un événement;
sacré. Tout était une tradition, un enseignement, tout était légué, tout était
la plus sainte habitude. Tout était une élévation, intérieure, et une prière,
toute la journée, le sommeil et la veille, le travail et le peu de repos, le lit et

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la table, la soupe et le boeuf4, la maison et le jardin, la porte et la rue, la
cour et le pas de porte, et les assiettes sur la table*.

CHARLES PEGUY. L'Argent ( 1913)

Примечания:

1. Ouvrage est un nom masculin, mais la langue populaire en fait un féminin. 2. При-
мат: главный, основополагающий принцип. В начале XXв, это слово было еще не-
обычным в разговорном языке. 3. Намек на так называемый «petit lever», i.e. малым
утренний прием короля, который по дворцовому этикету начинался после того, как
король проснется и прочитает утреннюю молитву. На него допускались приближен-
ные короля. Большой утренний прием начинался после того, как короля побреют и
причешут. В нем имели право участвовать все представленные ко двору. 4. Армейское
выражение (и Пеги не пренебрегает им), часть соленой солдатской шутки. Пеги не
гнушался использовать в своем творчестве образчики народного остроумия и даже
каламбуры.

Вопросы:

*N'y a-t-il pas dans ce texte une idéalisation excessive du passé? Comment peut-elle
s'expliquer?

L'INDUSTRIE FRANÇAISE
AU XXeSIECLE

Le inonde moderne ouvre une belle carrière, dans le domaine industriel, aux
qualités proprement françaises. C'est ce que nous montre andré siegfried,
à propos d'une industrie où la France a toujours brillé dans les -premiers
- rangs: celle de l'automobile.

A la vérité, l'intelligence est plus nécessaire que jamais', mais elle se
concentre, non plus dans les opérations mécanisées de l'exécution, mais
dans la fabrication de l'outillage, dans sa mise en œuvre, dans l'organisation
du contrôle et d'une façon générale dans tout ce qui relève de l'organisation
de l'entreprise. Là encore une évolution d'immense portée est en cours: à lu
période artisanale de la production a succédé, au XVIIIesiècle, une période
proprement mécanique; nous entrons maintenant dans une période
nouvelle, qui n'est peut-être qu'une section de la précédente et qu'on
pourrait appeler l'âge administratif. Le rôle du technicien demeure toujours
aussi essentiel, mais dès l'instant que tout se fait par plan, c'est sous la

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forme supérieure de l'organisation que les progrès techniques se réalisent.
Il n'y a plus désormais d'industries vraiment efficaces que celles qui sont
fortement, scientifiquement organisées.

Comment, de ce point de vue, la France est-elle placée pour réussir?

S'agissant2 de concevoir des plans, des plans conformes à la raison
(le système n'est-il pas qualifié de «rationalisation»)?, je ne vois dans
l'esprit français que des conditions de supériorité: la discipline classique,
qui nous habitue au sens des proportions, qui soumet les fantaisies de
l'intelligence à la règle proprement morale d'une méthode de pensée, doit
nous rendre capables de mettre sur pied des plans hardis et réalisables.
Ajoutons le goût de «la bonne ouvrage», ce qui veut dire travail bien fait,
comportant le souci du «fini»: il devrait en résulter une supériorité dans les
fabrications difficiles, demandant du soin, de l'élégance, de la perfection.
L'Américain est incomparable dans les inventions qui tendent à économiser
la main-d'œuvre. Dans l'invention tout court, l'expérience des dernières
années prouve que l'Europe ne demeure nullement en arrière.

Sans doute est-il de notoriété publique que la productivité3 américaine
est supérieure à la nôtre, mais pourquoi? Ce n'est pas affaire de supériorité
individuelle chez l'ouvrier d'outre-Atlantique, mais il bénéficie d'un
outillage plus développé, d'une organisation portant sur des masses plus
importantes. Nous pouvons retrouver l'avantage dans les qualités person-
nelles du travailleur (...). Le Français a besoin de se distinguer, de
manifester sa présence par une collaboration personnelle et, si possible,
reconnue comme telle. Il a, au plus haut degré, le sens du point d'honneur,
il souhaiterait signer son ouvrage: en faisant appel à de pareils sentiments
de sa part, on obtient tout de lui. Il y a là une précieuse indication. Quand il
se sent fier d'appartenir à une famille industrielle de production, quand il
entend montrer ce que cette famille industrielle est capable de faire, il n'est
pas de but, si haut placé soit-il, qu'il ne soit en mesure d'atteindre. Ainsi,
une fois encore, la personnalité reparaît, inséparable de tout problème
français*.

ANDRÉ SIEGFRIED. L'Automobile en France (1954).

Примечания:

1. В промышленности XXвека. 2. Participe absolu: 57/ s'agit... Puisqu'il s'agit...
3. Производительность.

Вопросы:

* Montrez qu'aux yeux d'André Siegfried la nouvelle France rejoint ici l'ancienne.

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la table, la soupe et le boeuf4, la maison et le jardin, la porte et la rue, la
cour et le pas de porte, et les assiettes sur la table*.

CHARLES PEGUY. L'Argent (1913)

Примечания:

1. Ouxrage est un nom masculin, mais la langue populaire en fait un féminin 2 При-
мат: главный, основополагающийпринцип. В начале XXв это слово было еще не-
обычным в разговорном языке 3 Намек на так называемый petit lever т е малым
утренний прием короля, который по дворцовом> этикет) начинался после того, как
король проснется и прочитает утреннюю молитв\. На него доплакались приближен-
ные короля. Большой утренний прием начинался после гого, как короля побреют и
причеигут. В нем имели право участвовать все представленные ко двору. 4. Армейское
выражение (и Пеги не пренебрегает им), часть соленой солдатской шутки. Пеги не
гнушался использовать в своем творчестве образчики народного остроумия и даже
каламбуры.

Вопросы:

*N'y a-t-il pas dans ce texte une idéalisation excessive du passé? Comment peut-elle
s'expliquer?

L'INDUSTRIE FRANÇAISE
AU XXeSIECLE

Le inonde moderne ouvre une belle carrière, dans le domaine industriel, au\
qualités proprement françaises. C'est ce que nous montre ANDRÉ SIEGFRIED,
à propos d'une industrie où la France a toujours brille' dans les -premiers
rangs: celle de l'automobile.

A la vérité, l'intelligence est plus nécessaire que jamais , mais elle se
concentre, non plus dans les opérations mécanisées de l'exécution, mais
dans la fabrication de l'outillage, dans sa mise en œuvre, dans l'organisation
du contrôle et d'une façon générale dans tout ce qui relève de l'organisation
de l'entreprise. Là encore une évolution d'immense portée est en cours: à la
période artisanale de la production a succédé, au XVIIe siècle, une période
proprement mécanique; nous entrons maintenant dans une période
nouvelle, qui n'est peut-être qu'une section de la précédente et qu'on
pourrait appeler l'âge administratif. Le rôle du technicien demeure toujours
aussi essentiel, mais dès l'instant que tout se fait par plan, c'est sous la

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forme supérieure de l'organisation que les progrès techniques se réalisent.
Il n'y a plus désormais d'industries vraiment efficaces que celles qui sont
fortement, scientifiquement organisées.

Comment, de ce point de vue, la France est-elle placée pour réussir?

S'agissant" de concevoir des plans, des plans conformes à la raison
(le système n'est-il pas qualifié de «rationalisation»)?, je ne vois dans
l'esprit français que des conditions de supériorité: la discipline classique,
qui nous habitue au sens des proportions, qui soumet les fantaisies de
l'intelligence à la règle proprement morale d'une méthode de pensée, doit
nous rendre capables de mettre sur pied des plans hardis et réalisables.
Ajoutons le goût de «la bonne ouvrage», ce qui veut dire travail bien fait,
comportant le souci du «fini»: il devrait en résulter une supériorité dans les
fabrications difficiles, demandant du soin, de l'élégance, de la perfection.
L'Américain est incomparable dans les inventions qui tendent à économiser
la main-d'œuvre. Dans l'invention tout court, l'expérience des dernières
années prouve que l'Europe ne demeure nullement en arrière.

Sans doute est-il de notoriété publique que la productivité1 américaine
est supérieure à la nôtre, mais pourquoi? Ce n'est pas affaire de supériorité
individuelle chez l'ouvrier d'outre-Atlantique, mais il bénéficie d'un
outillage plus développé, d'une organisation portant sur des masses plus
importantes. Nous pouvons retrouver l'avantage dans les qualités person-
nelles du travailleur (...). Le Français a besoin de se distinguer, de
manifester sa présence par une collaboration personnelle et, si possible,
reconnue comme telle. Il a, au plus haut degré, le sens du point d'honneur,
il souhaiterait signer son ouvrage: en faisant appel à de pareils sentiments
de sa part, on obtient tout de lui. Il y a là une précieuse indication. Quand il
se sent fier d'appartenir à une famille industrielle de production, quand il
entend montrer ce que cette famille industrielle est capable de faire, il n'est
pas de but, si haut placé soit-il, qu'il ne soit en mesure d'atteindre. Ainsi,
une fois encore, la personnalité reparaît, inséparable de tout problème
français*.

ANDRÉ SIEGFRIED. L'Automobile en France (1954).

Примечания:

1 В промышленности XXвека. 2. Participe absolu: 57/ s'agit... Puisqu'il s'agit...
3. Производительность.

Вопросы:

* Montrez qu'aux yeux d'André Siegfried la nouvelle France rejoint ici l'ancienne.

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LE SERRURIER

le Français est personnel individualiste: on l'a mille fois reconnu. Il est donc
normal qu'il se soit plu à l'artisanat, c'est-à-dire à un travail qui ne réclame
aucune aide étrangère, où l'ouvrier confectionne tout seul le sabot, le fer
à cheval, le vêtement qu'on lui a commandé.

En vérité, l'artisanat attache profondément l'homme à son métier: il est tout
près de lui donner les mêmes satisfactions qu'à l'artiste. C'est ce que GEORGES
DUHAMEL a bien compris, lorsqu'il a magnifié son Chalifour, qui est beaucoup
plus qu'un simple ouvrier: un démiurge, un cy'dope. un créateur...

Chalifour était serrurier. Je l'ai connu dans mon enfance. C'était, disait-
on, un humble artisan de province. Pourquoi laisse-t-il dans ma mémoire le
souvenir d'un homme riche et puissant? Son image demeure à jamais, pour
moi, celle du «maître des métaux» (...)

Que j'aimais à le voir, avec son petit tablier de cuir noirci! Il saisissait
une barre de fer et ce fer devenait aussitôt sa chose. Il avait une façon à lui.
pleine d'amour et d'autorité, de manipuler l'objet de son travail. Ses mains
immenses touchaient tout avec un mélange de respect et d'audace; je les
admirais comme les sombres ouvrières d'une puissance souveraine. Entre
Chalifour et le dur métal, il semblait qu'un pacte eût été conclu, donnant
à l'homme toute domination sur la matière. On pouvait croire que des
serments avaient été échangés.

Je le revois activant d'un air pensif le soufflet secoué de sanglots et
surveillant le métal dont l'incandescence était comme transparente. Je le
revois à l'enclume: le marteau, manié avec force et délicatesse, obéissait
comme un démon soumis. Je le revois devant la machine à percer, lançant
le grand volant selon les exigences mesurées d'un rite. Je le revois surtout,
devant la .verrière fumeuse et inondée de clarté blême, considérant, avec
un fin sourire barbu de blanc1, la pièce de métal domptée, chargée d'une
mission et qui paraissait sa créature.

Оvieil ouvrier, ô grand homme simple, comme tu étais riche et
enviable, toi qui n'aspirais qu'à une chose: bien faire ce que tu faisais
posséder intimement l'objet de ton labeur. Nul mieux que toi n'a connu le
fer lourd et obéissant; nul ne l'a, mieux que toi, pratiqué avec amour et
constance*.

GEORGES DUHAMEL. La Possession du Monde (1919)

Примечания:

1. У Шалифура была седая борода.

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Вопросы:

* Relevez les mots et expressions servant: 1) à dépeindre l'artisan au travail; 2) à le
présenter comme un personnage dont le pouvoir a quelque chose de surnaturel.

DU BEAU BLÉ

rendant longtemps, la France fut un pays essentiellement agricole: donc une
nation de paysans. Et aujourd'hui encore, le nombre des Français travaillant